WISLER Alfred

Par Pierre Schill

Né le 25 mars 1898 à Lutterbach (Haut-Rhin annexé), mort le 19 août 1945 en Moselle ; cheminot, serrurier aux ateliers de Montigny-lès-Metz ; syndicaliste CGT ; sympathisant communiste.

Issu d’une famille cheminote, Alfred Wisler faisait partie de ces nombreux Alsaciens qui vinrent s’installer et travailler en Moselle après la Première Guerre mondiale, suite au manque de main-d’œuvre notamment lié à l’expulsion des ouvriers allemands. Il fut embauché comme serrurier à la division des locomotives des ateliers de Montigny-lès-Metz de la Société des chemins de fer d’Alsace-Lorraine, où il milita au syndicat CGT des cheminots.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Alfred Wisler fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger, aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. L’activité clandestine d’Alfred Wisler lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 23 mai 1944 aux ateliers des chemins de fer de Montigny-lès-Metz et d’être emprisonné au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine. Déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) à la fin du mois de juin 1944, puis au camp de Dachau (Allemagne), il fut libéré le 29 avril 1945. Il mourut quelques semaines plus tard en Moselle des suites de sa déportation.
Il obtint à titre posthume le titre de déporté politique. Son nom figure sur la plaque commémorative apposée en gare de Metz.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9567, notice WISLER Alfred par Pierre Schill, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 28 janvier 2012.

Par Pierre Schill

SOURCES : Arch. Direction interdépartementale d’Alsace du secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens Combattants : fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p. — Renseignements fournis par Mme Charles Beck. — François Goldschmitt, Alsaciens et Lorrains à Dachau, tome 5, Les derniers jours de Dachau, Sarreguemines, Pierron, 1947, 79 p. — Union des syndicats des cheminots A.-L. CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953, 196 p. — Fernand Leroy, Montigny cité cheminote. Histoire des ateliers SNCF de Montigny-lès-Metz... qui n’a jamais eu de gare !, Metz, Union départementale d’économie sociale de Moselle, 1993 (2e édition), 127 p. — Renseignements fournis par Jean Geiger et par Mme Charles Beck. — État civil de Lutterbach.

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