Par Éric Belouet
Né le 8 janvier 1917 à Brest (Finistère), mort le 19 mai 2012 à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) ; mécanicien, permanent politique, puis directeur du personnel ; militant jociste, permanent de la JOC (1940-1942), permanent du MRP (1945-1951), puis militant gaulliste ; conseiller municipal et maire-adjoint de Clamart (Seine, Hauts-de-Seine).
Robert Abaziou était le fils unique de Victor Abaziou, ancien sergent qui, à la suite d’une maladie handicapante, venait de quitter l’armée et travaillait comme voyageur de commerce, et de Marie née Padel, sans profession. En 1919, ses parents quittèrent Brest et vinrent s’installer à Paris (rue de Vaugirard, XVe arr.). Son père trouva un emploi d’ouvrier d’État au ministère de la Guerre et sa mère, après avoir été un temps femme de ménage, fut embauchée comme ouvrière chez Ducretet-Thomson, à Paris (XVe arr.). Elle devint chef d’équipe et travailla pendant trente-sept ans dans cette entreprise, devenue entre-temps Thomson-Houston.
Robert Abaziou fréquenta l’école communale de la rue Saint-Lambert (Paris XVe arr.), obtint le certificat d’études primaires et suivit quelque temps les cours de l’école primaire supérieure. Il fréquenta également très tôt le patronage de la rue Olivier-de-Serres (Paris XVe arr.) dont il devint l’un des animateurs. Il effectua un court passage dans le scoutisme dont la troupe était intégrée à ce patronage. C’est aussi dans le cadre de cette institution qu’il connut la JOC et y adhéra en 1932.
Robert Abaziou commença à travailler en 1932. Son père le fit embaucher comme apprenti mécanicien au Service géographique de l’armée (rue de Grenelle), devenu depuis l’Institut géographique national. Malgré son manque de goût et de dispositions pour cette discipline, il conserva cet emploi jusqu’à 1937, année au cours de laquelle il partit effectuer son service militaire dans le 1er régiment du Génie, à Strasbourg (Bas-Rhin).
Mobilisé en 1939, Robert Abaziou participa à la campagne d’Alsace puis gagna l’Angleterre depuis Dunkerque (Nord). Rentré en France par Brest, il revint à Paris en juin 1940. Il devint alors permanent de la JOC pour la région parisienne et assuma pendant deux ans la responsabilité des quatre fédérations jocistes de la Seine (Paris-Nord, Paris-Nord-Est, Paris-Est et Paris-Sud). Entre 1940 et 1942, les autres permanents pour la région parisienne étaient Jack Looz*, Jean Rigal*, Georges Montaron* et Pierre Lacalmette*. Au cours de cette période, il publia également plusieurs articles sur le mariage et la famille dans les rares magazines que la JOC de la zone nord parvenait à faire paraître. Lorsqu’il quitta le mouvement jociste, il fut remplacé par Pierre Lacalmette* comme responsable de la région parisienne.
Il se maria le 13 mai 1942 à Clamart avec Marie-Anne Trellu, née en 1920, employée de bureau au secrétariat général de la JOC depuis 1940, et deux enfants naquirent de cette union (un garçon en 1943 et une fille en 1946). Le couple s’installa à Clamart et, de 1942 à 1945, Robert Abaziou travailla à la direction du Secours national et de l’entraide française, comme inspecteur chargé des relations avec les organismes sociaux en vue de coordonner leur action.
À l’instar de nombreux jocistes de sa génération, il s’engagea au Mouvement républicain populaire (MRP) dès sa création. De 1945 à 1951, il fut permanent au secrétariat général de ce parti avec la responsabilité de la vie des sections et de la propagande, sous la direction d’un autre ancien permanent jociste, Fernand Bouxom. Il s’engagea également dans l’action municipale et fut alternativement conseiller municipal et maire-adjoint de Clamart entre 1945 à 1958. Il quitta le MRP au début des années 1950 et milita ensuite au sein du parti gaulliste.
En 1951, Robert Abaziou quitta son poste de permanent du MRP. Après une période de chômage entrecoupée de quelques vacations, il fut embauché en novembre 1952 au sein du groupe Unilever. Il y resta jusqu’à son départ à la retraite en 1978, occupant divers postes : animateur et assistant du chef du personnel de l’usine de margarine Astra à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) de 1952 à 1954 ; chargé de la formation du personnel d’encadrement des sociétés du groupe au siège d’Unilever de 1954 à 1960 ; chef du personnel de l’usine de détergents Lever à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis) de 1960 à 1962 ; cadre supérieur et directeur du personnel de la société Lever (avenue Georges V, Paris VIIIe arr.) de 1962 à 1978.
Robert Abaziou divorça en 1979 et se remaria à Versailles (Yvelines) le 29 mai 1980 avec Paulette Lesgards. Le couple s’installa à Versailles puis à Vincennes (Val-de-Marne), où il vivait toujours en 1999. Robert Abaziou avait été fait officier dans l’ordre national du Mérite.
Par Éric Belouet
SOURCES : Arch. JOC (Arch. Dép. Hauts-de-Seine), 44J 1134a (listes d’anciens permanents). — Jocistes dans la tourmente, Éd. Témoignage chrétien, 1989, p. 47 et 57. — H. Bourdais, La JOC sous l’occupation allemande, Éd. de l’Atelier, 1995, p. 19, 32, 80 et 84. — Témoignage de Robert Abaziou, février 1999. — État civil de Brest.