JACOB Camille

Par Pierre Lévêque, Alain Rustenholz, Jean Belin

Né le 24 octobre 1884 à Licey-sur-Vingeanne (Côte-d’Or) ; mort le 23 mars 1973 à Dijon ; ouvrier métallurgiste à Dijon ; syndicaliste CGT de Côte-d’Or ; coopérateur ; militant socialiste et libre penseur

Fils d’Auguste Jacob, manouvrier puis poseur aux tramways départementaux, et de Marie-Thérèse Roblot, Camille Jacob était tourneur sur métaux à l’usine Vernet à Dijon avant et après son incorporation d’octobre 1906 à mars 1908. Engagé à la CGT, il était trésorier de l’Union des syndicats ouvriers de Dijon et de la Côte-d’Or et élu membre de la commission administrative dès sa fondation au congrès du 4 juin 1911. Mobilisé en août 1914, il fut blessé le 28 septembre sur le front après avoir sauvé d’autres soldats. Il fut cité à l’ordre de la division le 22 mars 1915.
Démobilisé en juin 1918, il participa au 13e congrès confédéral de la CGT qui se tint à Paris en juillet 1918 avec Lucien Midol et François Veland pour la délégation de l’UD de Côte-d’Or. A la fin de 1918, Camille Jacob fut responsable du centre de ravitaillement de denrées alimentaires et de produits de première nécessité pour les familles ouvrières mis en place en 1917 à la Bourse du travail par les syndicats de Dijon et les coopératives ouvrières de consommation. Le centre de ravitaillement se transforma ensuite en « Union des coopérateurs ». Jacob en fut un des principaux fondateurs avec Henri Silvestre et Michel Chanceaux, autres dirigeants de l’UD.
En avril 1919, il fut élu secrétaire du syndicat des métallurgistes de Dijon, succédant à Aimé Laboureau, licencié à la suite d’une grève à l’usine Vernet. Laboureau et Jacob, conduisaient les actions qui débouchèrent sur un accord le 1er juin 1919 entre le syndicat ouvrier et le syndicat patronal de la métallurgie dijonnaise, et qui prévoyait une augmentation des salaires de 20%, la semaine de travail de 48 heures. L’accord fut dénoncé par les patrons le 19 décembre 1919.
Elu secrétaire adjoint de l’UD au congrès d’avril 1919 et permanent de la Bourse du travail, Camille Jacob était à nouveau délégué pour l’UD au 20ème congrès corporatif et 14ème de la CGT qui se tint à Lyon du 15 au 21 septembre 1919. Le 25 juillet 1920, il fut remplacé par Alexandre Rolet, militant cheminot, comme secrétaire permanent de la Bourse du Travail. Rolet fut licencié à la suite des grèves de mai 1920 dans sa corporation.
Membre du Parti SFIO, secrétaire du groupe de Dijon (Le Rappel, 7 août 1920), il fut candidat sur la liste du Parti socialiste dirigée par Henri Barabant aux élections législatives de novembre 1919. Il obtint 19 116 voix (26,32 %) sur 72 606 suffrages exprimés, mais ne fut pas élu. Il devint ensuite secrétaire de la Libre pensée de Dijon à laquelle il avait adhéré en février 1917, puis secrétaire adjoint de la Fédération de Côte-d’Or en décembre 1932, mais il en fut radié par exclusion — pour quelle raison ? — en mars 1936. Il se maria à Dijon le 26 septembre 1908 avec Alice Anita Marie-Joseph Perrey et avec laquelle il eut quatre enfants. Il était domicilié à Dijon lors de son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article96359, notice JACOB Camille par Pierre Lévêque, Alain Rustenholz, Jean Belin, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 9 août 2022.

Par Pierre Lévêque, Alain Rustenholz, Jean Belin

SOURCES : Arch. Nat., F7/12981, rapport du 2 août 1920 — Le Rappel socialiste, octobre-novembre 1919. — J. Gaumont, Le Socialisme en Côte-d’Or, manuscrit déposé à la Bibliothèque municipale de Dijon. — Registre d’adhésions de la Libre pensée de Dijon. — Arch. Municipales de Dijon, sous-série 7F. — Arch. Dép. de la Côte d’Or, état civil, recensement et fiche de recrutement militaire. — Le Réveil Syndical, 1912-1914, organe de l’Union des syndicats CGT de Côte-d’Or, BM de Dijon. — Le Travailleur de l’Yonne-Côte-d’Or, éditions de décembre 1932. — La Bourse du travail de Dijon et le syndicalisme en construction de 1890 à 1930, Jean Belin, édition de novembre 2016.

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