JASMIN Amédée

Par Mathieu Houle-Courcelles

Né le 15 février 1881 à Saint-Laurent (Canada), sujet britannique, mort à Montréal en 1973 ; notaire ; un temps communiste en France.

Amédée Jasmin s’établit en 1906 à Terrebonne où il exerça la profession de notaire. Avant la Première Guerre mondiale, Jasmin fréquentait les cercles littéraires d’avant-garde montréalais. S’il voua une grande admiration à Jean Jaurès, Jasmin ne semble jouer aucun rôle actif dans le milieu socialiste.

En janvier 1917, Jasmin fonda le journal L’Écho de Terrebonne, dans lequel il défendit ses idées sociales et politiques, proches de la libre-pensée. Alors que la guerre faisait rage en Europe, la révolution russe de février apporta à Jasmin une lueur d’espoir.
Au fil des numéros, Jasmin publia divers articles sur le socialisme et la situation politique en Russie où les avancées de la classe ouvrière suscitaient son enthousiasme. L’Écho de Terrebonne prit également position contre la conscription obligatoire et le militarisme, reproduisant notamment un article de la militante féministe et socialiste libertaire Marcelle Capy paru dans Le Journal du Peuple .

Amédée Jasmin fut signalé par le ministère de l’Intérieur comme un « communiste notoire ayant quitté New York le 27 août 1921, porteur d’une lettre des communistes français de Québec, l’accréditant auprès du Parti communiste français ». Domicilié à Paris, 6 cité Pigalle (IXe arr.), il suivit les cours de l’École de propagandiste communiste. Jasmin fut immédiatement placé sous surveillance par la Sûreté générale qui ouvrit une enquête à son sujet

En effet, la fin du mois d’août 1921, Jasmin avait quitté le Canada pour la France avec sa femme Rosaria Desjarlais et ses deux enfants, Marie-Claude et Judith. Dans le dernier numéro de son journal paru au mois de juin 1921, il expliqua les raisons de son départ : « Le jour où j’ai compris certains désastres d’enseignement, d’éducation, de mentalité, et la multitude des mensonges sociaux, j’ai résolu – comme obsédé, et malgré mes préférences à l’isolement et à la tranquillité – de joindre mes efforts, tout minimes qu’ils soient, à ceux des réformateurs héroïques qui composent l’armée des socialistes, dans tous les pays ».

Pendant tout son séjour en territoire français, Jasmin fit l’objet d’une surveillance discrète de la part des autorités, lesquelles ne trouvèrent toutefois rien pour l’incriminer.
Jasmin rentra avec sa famille au Canada en 1929. Il s’établit à Montréal où il reprit son travail comme notaire. Jasmin semble alors avoir tourné le dos aux idées communistes. Il fut candidat en 1935 pour le "Parti de la reconstruction" dans la circonscription de Saint-Henri, avant de défendre les couleurs du Co-operative Commonwealth Federation (CCF) lors des élections fédérales de 1953 et 1958. Amédée Jasmin décèda à Montréal en 1973.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article96598, notice JASMIN Amédée par Mathieu Houle-Courcelles, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 23 septembre 2019.

Par Mathieu Houle-Courcelles

SOURCE : Arch. PPo. 50, rapport du 27 janvier 1922. — Notes de Mathieu Houle-Courcelles

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