Par Claude Pennetier
Née le 9 février 1901 à Saumur (Maine-et-Loire), morte le 25 décembre 1979 à Châteauneuf-de-Grasse (Alpes-Maritimes) ; couturière ; secrétaire d’une section du comité mondial des femmes (CMF) à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, Val-de-Marne) ; responsable communiste clandestine de la région parisienne pendant l’Occupation ; responsable de l’UFF après la guerre ; conseillère municipale de Saint-Maur-des-Fossés de 1947 à 1953.
Fille d’Émile Fouillat, fermier originaire de Paris (XIe arr.) et de Gabrielle, née Gallois, lingère originaire de Paris (XIXe arr.), Germaine Adam fit des études primaires puis travailla comme couturière ; son frère resta fermier à Saumur. À la Libération, toute sa famille était sympathisante du Parti communiste. Elle adhéra en 1934 au PCF, aux Amis de l’Union soviétique et au Secours rouge et, en 1936, à la CGT.
Secrétaire d’une section du comité mondial des femmes (CMF) à Saint-Maur-des-Fossés, elle suivit une école de section communiste en 1936. Perquisitionnée en décembre 1939, elle ne perdit jamais le contact avec le Parti communiste dont elle approuvait les orientations politiques et fut agent technique clandestine sous le pseudonyme de Mado en 1941, responsable politique de la région parisienne en 1942, responsable de l’organisation technique inter-région en 1943 et enfin de l’organisation technique nationale en 1944. Elle milita avec Claudine Michaut et Maria Rabaté.
Veuve d’un ouvrier serrurier communiste mort en déportation, elle fut élue conseillère municipale communiste de Saint-Maur-des-Fossés le 29 avril 1945, réélue le 19 octobre 1947 ; son mandat prit fin en 1953. La première magistrature municipale était occupée par le socialiste Jean Le Trocquer. Elle militait dans la cellule Marius Adam, du nom de son mari et présidait la section de l’Union des femmes françaises (UFF) qui comptait cinq cents adhérentes en 1950. Très active et dévouée, dotée d’une bonne formation politique, elle se voyait cependant reprocher un certain sectarisme par la direction fédérale. Est-ce sa santé précaire ou des réserves politiques qui expliquent que ses responsabilités ne dépassèrent pas le cadre local après la Libération ?
Germaine Fouillat s’était mariée en février 1923 à Paris (XXe arr.) avec Marius Adam, serrurier, né le 23 décembre 1898 à Paris (XIe arr.). Son mari fut déporté le 6 juillet 1942 dans le convoi dit des « 45 000 » et mourut en déportation à Auschwitz le 2 novembre 1942 ou le 15 septembre 1942. Mère d’une fille née vers 1926, Germaine Adam se remaria en novembre 1956 à Saint-Maur-des-Fossés avec Olivier Saladin.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426. — Arch. com. Saint-Maur-des-Fossés, 3K et 1F4 (notes d’Emmanuel Hagen). — Arch. Fédération communiste du Val-de-Marne (notes de Paul Boulland). — Claudine Cardon-Hamet, Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942, Éditions Graphein / Fondation pour la mémoire de la déportation, 1997. — État civil de Saumur.