JOLIVEL François, Julien, Marie

Par Yves Le Floch

Trésorier de l’Union départementale unitaire de la Manche et secrétaire du syndicat unitaire de l’Arsenal de Cherbourg entre 1922 et 1930 ; après son départ de la CGTU en 1930, important militant de la Fédération de Basse-Normandie de l’Union confédérale des locataires, entre 1934 et 1939.

Administrateur du syndicat CGT du Bâtiment de Cherbourg (Manche) — ville où il demeurait 15, rue Émile-Zola — François Jolivel fut, sur la liste socialiste, candidat aux élections municipales de novembre 1919 mais ne fut pas élu. Entré à l’Arsenal de la Marine, aux travaux hydrauliques, comme maçon, il fut élu trésorier adjoint de la Fédération communiste de la Manche lors de son premier congrès, le 3 avril 1921. Voir E. Baratte*. Il ne resta cependant pas longtemps au Parti communiste et était ainsi, en 1928, le seul membre « sans parti » du bureau de l’Union locale unitaire de Cherbourg.

Ce fut, en effet, à la CGTU que Jolivel déploya toute son activité au point d’être considéré en 1926 comme « le principal communiste [entendre unitaire] de la place » par Burnouf, ce qui était, durant ces années où Lechevallier était absent de Cherbourg, incontestable. Délégué de l’atelier des travaux hydrauliques à la constitution du syndicat unitaire de l’Arsenal, le 26 avril 1922, il fut élu trésorier de l’Union départementale unitaire, à sa constitution également, le 1er octobre suivant, et fut constamment réélu à ce poste jusqu’en 1925. 1926 marqua, d’une part, une profonde réorganisation régionale du syndicalisme unitaire et, de l’autre, son plus grand succès local. Devenu trésorier de l’Union locale de Cherbourg, qui remplaça en juin l’Union départementale et, responsabilité beaucoup plus importante, secrétaire général du syndicat de l’Arsenal, Jolivel fut élu aux élections du 7 octobre des délégués ouvriers à la commission locale des salaires, premier avec une cinquantaine de voix d’avance sur Grandguillotte, secrétaire de la puissante organisation confédérée, provoquant une grande surprise. Il en démissionna en 1927, afin de protester contre son inefficacité mais préparant activement les élections de 1928. Quoiqu’ayant constitué, dans ce but, un comité d’entente avec le syndicat chrétien, les employés aux écritures et les auxiliaires anciens combattants, il présenta finalement une liste unitaire et fut élu, mais, cette fois-ci, Grandguillotte le devançait de plus de cent voix.

À la fin de 1929, une crise — dont on ne sait rien et dont l’existence n’est connue que par le rapport qu’en fit Émile Germain au rayon communiste — secoua l’Union locale et Jolivel, en désaccord avec sa Fédération, démissionna en 1930 de toutes les fonctions qu’il occupait. Candidat en 1932 à l’élection des délégués des anciens combattants mutilés du personnel ouvrier des ports, il se consacra, de 1934 à 1939, à un syndicat de locataires, affilié à l’Union confédérale des locataires, qu’il constitua et dont il assuma le secrétariat dans un esprit d’unité entre les différentes tendances du mouvement ouvrier. Il fut également secrétaire adjoint de la Fédération de Basse-Normandie qu’il représenta à Marseille, en avril 1936, au XIXe congrès de l’Union confédérale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article96811, notice JOLIVEL François, Julien, Marie par Yves Le Floch, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Yves Le Floch

SOURCES : Arch. Nat. F7/13001, F7/13114 et F7/13637. — Arch. Dép. Manche, M, sous-préfecture de Cherbourg, 1er bureau, dossier 39. — L’Avenir de la Manche. — Le Populaire normand. — Le Communiste du Nord-Ouest. — La Voie sociale, 15 octobre 1926 et 15 octobre 1928 — La Lutte antifasciste, 16 janvier 1937 — La Normandie populaire, 9 avril 1939.

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