ADDENET Georges [ADDENET Louis, Marie, Georges]

Par Gilles Alvès

Né le 16 juin 1905 à Paris (IXe arr.), mort le 27 septembre 1972 à Valcourt (Haute-Marne) ; ouvrier du bâtiment à Saint-Dizier ; syndicaliste CGT ; secrétaire du syndicat du bâtiment de Saint-Dizier, président du conseil des prudhommes de Saint-Dizier ; conseiller municipal de Valcourt.

Fils de Jean Addenet et Héléna Sommier, Georges Addenet fut secrétaire du syndicat unitaire du bâtiment de Saint-Dizier dès 1933. Militant alors très actif, il devint conseiller prud’homme en 1935 et entra à la commission administrative de l’UD-CGT en 1936 ; la même année, il fut co-signataire de la première convention collective haut-marnaise du bâtiment, délégué régional auprès des entrepreneurs de bâtiment, ainsi qu’à la caisse des congés payés de la région du nord-est. Il appartenait au PCF, écrivait dans l’organe communiste La Dépêche de l’Aube et mena de nombreuses grèves, notamment celle du 30 novembre 1938 sur le chantier Marquis. Mais, en rivalité avec Émile Mauguet*, il quitta le PCF quelque temps avant sa dissolution. Mobilisé en 1939 au 74e régiment régional, il revint à Saint-Dizier lors de la capitulation, puis y fut arrêté le 22 juin 1941 et interné au camp de Compiègne pendant vingt-deux mois.

Veuf de Lucienne Beaudouin le 6 mars 1941, dont il eut trois enfants nés en 1930, 1932 et 1937, Georges Addenet fit en sorte de ne pas être déporté en Allemagne à la suite de son emprisonnement à Compiègne. Les conditions de sa libération restent ambiguës. Aurait-il, en compagnie des cégétistes Petit et Changenet, signé un papier de soumission au maréchal Pétain en échange de sa liberté (Savary) ? Aurait-il simplement nié d’être communiste (Chatelain) ? Selon les renseignements généraux, son patron, Charles Marquis, entrepreneur de travaux publics à Saint-Dizier, subvenait aux besoins de ses enfants et donna de bons renseignements sur Georges Addenet qu’il accepta de réintégrer à son service.

À la Libération, il rejoignit les rangs du PCF, qu’il quitta à nouveau rapidement après s’être brouillé avec ses responsables départementaux. Il participa à la mise en place des organismes sociaux et travailla comme tâcheron, mi-patron, mi-ouvrier, dans le domaine des travaux publics, ce qui rendait parfois ses positions syndicales quelque peu sibyllines, malgré sa fidélité prétendue à l’anarcho-syndicalisme. Vers 1950, il fut secrétaire du syndicat CGT du bâtiment de Saint-Dizier, aidé par Alfred Chatelain*. En tant que responsable CGT, il contribua à l’implantation du centre FPA de Saint-Dizier vers 1956, fonda le syndicat CGT des retraités du bâtiment et des travaux publics de l’arrondissement de Saint-Dizier en 1960 et assuma alors la vice-présidence du comité de liaison de la médecine du travail. Élu au conseil municipal de Valcourt en 1965, il participa à la vie sportive locale en tant que trésorier de l’US valcourtoise.

Adhérant au PSU en 1967, Georges Addenet comptait surtout parmi les figures du mouvement ouvrier haut-marnais par sa constance au sein de la CA de l’UD-CGT entre 1936 et 1971, comme membre de la commission de contrôle financier, de la commission juridique et des retraites, ainsi que par son rôle d’administrateur départemental de la caisse de sécurité sociale. Sa présence fut aussi remarquée dans ses fonctions ininterrompues de président et vice-président de la section industrielle du tribunal des prud’hommes de Saint-Dizier entre 1938 et 1962, puis de président et vice-président général de cette même institution entre 1963 et 1971. Atteint de paralysie en 1971, il démissionna alors de tous ses mandats.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9689, notice ADDENET Georges [ADDENET Louis, Marie, Georges] par Gilles Alvès, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 26 octobre 2015.

Par Gilles Alvès

SOURCES : Arch. Dép. Haute-Marne, M recollement 262, 342 W 307, 819 W 26362, 26363. — Arch. Com. de Valcourt, état civil. — La Haute-Marne syndicaliste, juillet, novembre 1960, janvier, mai, juillet 1961, juin, septembre, octobre 1963, avril 1965, mars 1966, mai 1967, septembre 1971. — La Haute-Marne libérée, 28 septembre 1972. — Le Réveil socialiste de la Haute-Marne, octobre 1972. — Entretien avec Georges Savary, 27 février 1998. — Entretien avec Alfred Chatelain, 10 avril 1998.

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