Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Mauricette Laprie
Né le 12 septembre 1888 à Cadillac (Gironde) ; mort à Bègles le 19 juin 1966 ; cheminot révoqué en 1920 ; militant syndicaliste et communiste de la Gironde.
Fils de Jean Joubert, jardinier et de Madeleine Fontas, sans profession, Emile Joubert se maria le 21 septembre 1912 à Bègles (Gironde) avec Jeanne Laplace, employée à la manufacture d’allumettes. Il aura deux enfants nés à Bègles, Roger le 12 juillet 1913 et Armande le 20 septembre 1918.
Cheminot révoqué après la grèves 1920, Émile Joubert était secrétaire du syndicat des Ateliers du Midi à Bègles (Gironde) en novembre 1920. Il assista, de 1924 à 1929, aux congrès de l’UD-CGTU. Il fut élu secrétaire de l’Union locale lors du IIIe congrès de l’Union régionale unitaire tenu le 15 juillet 1928 ; il était à cette date secrétaire adjoint de la XIIIe Union régionale et secrétaire administratif du syndicat des Métaux. Il fut arrêté à Bègles en juillet 1929 pour faits de grève et entraves à la liberté du travail ; condamné à trois mois de prison. Un meeting fut organisé à la Bourse du Travail par l’Union Unitaire le 17 juillet pour protester contre sa détention. Il fut libéré du fort de Hâ en septembre 1929 et retrouva son poste de secrétaire de l’UL.
Joubert fut à nouveau condamné par le tribunal correctionnel à six mois et 100 F d’amende pour délit de presse, comme gérant du Bulletin des syndicats de la Gironde (rapport du 4 janvier 1930). Durant sa détention, il fut élu membre du comité régional du Parti communiste pour l’année en cours lors de la conférence régionale des 15 et 16 février. En février de l’année suivante, Joubert, toujours secrétaire de l’UL, dirigeait la section de Bordeaux de la FST qui groupait 180 membres et il appartenait au bureau du rayon de Bordeaux dont Bertrand Sintas* était secrétaire général. En avril 1931, il était secrétaire de la cellule des Douanes.
Joubert avait été candidat sur la liste du Parti communiste aux élections législatives de 1924 à Bordeaux (Amat Laurent).
Demeurant 233 bd Albert 1er à Bègles, il était marié, et père de deux enfants.
Arrêté le 19 juin 1940, prison de Dax (Landes), conduit au centre de séjour surveillé de Gurs (Basses-Pyrénées), de Nexon (Haute-Vienne), de Saint-Paul d’Eyjeaux (Haute-Vienne), il fut astreint à résidence forcée à Saint-Pierre d’Aurillac (Gironde) le 3 mai 1943
Il était le père de Roger Joubert*.
Par Jean Maitron, Claude Pennetier, Mauricette Laprie
SOURCES : Arch. Nat. F7/12987, F7/12988, F7/12989, F7/13116, F7/13121. — Arch. Dép. Gironde, 1 M 578, Rapport du commissaire central au préfet de la Gironde du 18 juillet 1929 ; SC396, Cabinet du Préfet, Section des affaires politiques, dossiers des internés administratifs 1940-1944 . — Notes de Mauricette Laprie, Chargée d’études documentaires, AD33. — État civil de Cadillac et de Bègles (Gironde).