JOUÉ-DELMAS Augustin

Augustin Joué-Delmas fut exploitant agricole dans sa commune natale, gros bourg de la Salanque, basse plaine littorale du Nord-Est du Roussillon. C’était un viticulteur aisé qui avait eu la chance de disposer des biens, non négligeables, de sa femme. Il ne faisait certes pas partie des grands propriétaires de la commune mais la quantité de vin récoltée (100 hl en 1937) était suffisante pour le classer parmi les propriétaires moyens et justifiait son inscription sur la liste des viticulteurs des Pyrénées-Orientales publiée dans l’Annuaire-Guide du département (1937). Son aisance matérielle lui permit, après la Grande Guerre, d’acquérir une automobile.

Augustin Joué-Delmas milita dans les rangs du Parti socialiste SFIO.

En mai 1925, il conduisit la « liste républicaine d’union des gauches » qui rassemblait huit socialistes SFIO, sept communistes et huit radicaux-socialistes, tous très représentatifs de la société laurentine : viticulteurs, artisans, marins, pêcheurs, poissonniers, artisans, etc. Cette liste emporta la majorité des sièges et, à l’issue du scrutin, Augustin Joué-Delmas fut élu maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque (voir également Coste Raymond*, Saboureau Firmin*).

Augustin Joué-Delmas fut réélu maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque en mai 1929. Dès cette époque il n’adhérait plus à la SFIO et était radical-socialiste. Le 24 octobre 1934, il envoya sa lettre de démission au Parti radical et, le même jour, demanda son adhésion à la SFIO. Cette demande fut acceptée et dès le mois de décembre 1934, une section du Parti socialiste SFIO fut reconstituée à Saint-Laurent-de-la-Salanque dont Augustin Joué-Delmas devint provisoirement le trésorier.

Augustin Joué-Delmas était, avec Urbain Paret* et Laurent Vidal-Barragué*, une des « personnalités » de la gauche laurentine. Il était influent dans les milieux d’anciens combattants de la Grande Guerre : en 1937, il présidait (au plan départemental) la fédération nationale des combattants volontaires. Il fut dans l’entre-deux-guerres, un des rédacteurs de La Voix des poilus, bulletin départemental de l’Union fédérale des anciens combattants.

Le 30 janvier 1937, Augustin Joué-Delmas fut élu secrétaire de la section socialiste SFIO de Saint-Laurent-de-la-Salanque, rattachée à la fédération « officielle » de la SFIO. Dans le courant du mois de juillet 1937, il prit officieusement contact avec Henri Cadène*, secrétaire de la « nouvelle fédération socialiste » SFIO (qualifiée aussi de « dissidente ») des Pyrénées-Orientales, en vue d’aboutir à la réunification des deux organisations (voir Maynéris Marcel*, Payra Jean*, Rous Joseph*. Augustin Joué*) Delmas fut candidat du Parti socialiste SFIO dans le canton de Saint-Laurent-de-la-Salanque (scrutin du 10 octobre 1937). Le conseiller général sortant, Henri Abbadie*, socialiste SFIO, ne se représentait pas, car entre-temps il était devenu un « activiste » pivertiste. À l’issue du premier tour, Augustin Joué-Delmas se désista en faveur du maire USR de Saint-Laurent-de-la-Salanque, Laurent Vidal-Barragué*. Il fut réélu secrétaire de la section locale de la SFIO en 1938 et en 1939. Le 13 janvier 1939, il fut également élu « délégué permanent » de la section (voir aussi Fabre Sébastienne*, Huguet François*, Gramail Jean*, Paret Urbain*, Olive Honoré*).

Augustin Joué-Delmas fut élu membre titulaire de la CAP de la SFIO par le congrès fédéral du 29 mai 1938 et réélu par le congrès fédéral du 21 mai 1939.

Dès avant 1934, Augustin Joué-Delmas était chevalier de la Légion d’honneur.

Une rue de Saint-Laurent-de-la-Salanque porte son nom.