JOUSSOT André

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 14 octobre 1900 à Paris « de père non dénommé », André Joussot était le fils d’un commerçant marié qui subvint à ses besoins pendant son enfance. Élève de l’Institut commercial de Vincennes, il obtint le brevet élémentaire et débuta dans la vie active comme commis chez un percepteur. Son père lui trouva un emploi chez un ami marchand de chevaux. Pendant la Première Guerre mondiale, il s’engagea à dix-sept ans et fut affecté au 87e régiment d’artillerie lourde de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Menacé de conseil de guerre pour outrages à un supérieur, il partit au front, fut blessé par brûlure à la face et aux mains puis démobilisé (réformé ?). Son père, officier de réserve, était mort au « champ d’honneur » en le faisant héritier d’une certaine somme. André Joussot partit faire du commerce de chevaux à Beyrouth (Liban) mais revint comme soutier sur un navire, après avoir été, semble-t-il, victime d’un abus de confiance de la part de son associé.

En 1921, Joussot entra dans une maison de transports et d’agence en douane, mais ses ennuis n’étaient pas terminés : on l’arrêta par erreur pour insoumission puis on l’acquitta. Il était devenu un actif militant de la CGTU. Secrétaire adjoint du syndicat des Transports et manutentions des ports de Paris et du département de la Seine, ainsi que trésorier général du syndicat national, il devint permanent en 1926. Un an plus tard, la CGTU porta plainte contre lui pour le détournement d’une somme de 2 000 francs. Le 10 octobre 1927, la 10e Chambre correctionnelle le condamna à un mois de prison avec sursis, 100 francs d’amende, à la restitution de la somme détournée et à un franc de dommages-intérêts. Au cours du procès, Joussot accusa « Moscou » de préparer la paralysie de tous les transports le moment venu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97024, notice JOUSSOT André par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13828, Paris, le 16 décembre 1927. — Le Matin, 7 octobre 1927.

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