JOUVESHOMME Jeanne, Benoîte

Par Josette Ueberschlag

Née le 8 novembre 1885 à Saint-Germain-l’Herm (Puy-de-Dôme), morte le 13 décembre 1934 à Thiers (Puy-de-Dôme) ; institutrice, directrice d’école ; militante syndicaliste de la FUE, féministe et pédagogique.

Jeanne Jouveshomme était la fille d’un cultivateur au lieu-dit Sapt à Saint-Germain-l’Herm et d’une mère ménagère, Jeanne Courtine, née en 1855 à Saint-Bonnet-le-Bourg. Son père, Jean Jouveshomme, né en 1851 à Saint-Germain-l’Herm, faisait aussi des travaux de maçonnerie pour arrondir ses revenus.

Jeanne Jouveshomme était la seconde d’une fratrie de six enfants, dont scinq survécurent jusqu’à l’âge adulte : un frère aîné, Pierre, né en 1883, tué sur le front le 24 août 1914, un frère Antoine (1888-1974) et trois sœurs, Marie, Eugénie (1890-1991), Félicie, Antonine (1894-1949) et Anne, Marie (1896). Tous, excepté Anne, sans doute handicapée, et qui resta toute sa vie à la charge de sa famille, continuèrent leurs études pour être institutrices et instituteur.

Son frère, Antoine Jouveshomme, sollicita en 1910 un poste à l’étranger pour bénéficier d’un meilleur salaire afin d’aider sa famille et permettre à ses soeurs plus jeunes de poursuivre leurs études.

En 1917, Jeanne Jouveshomme fut nommée institutrice à Doranges ; en 1921, elle y était toujours en poste, et sa soeur Marie l’avait rejointe en tant qu’institutrice adjointe. Toutes deux vivaient alors sous le même toit que leur père et mère désormais âgés. Puis elles furent nommées à Thiers, toujours accompagnés de leurs parents et de leur jeune soeur. À la rentrée 1932, Jeanne fut nommée directrice de l’école de filles, faubourg de la Vidalie et en 1936, les trois sœurs étaient réunies, toujours avec leurs parents.

Jeanne Jouveshomme était une adepte des techniques pédagogiques de Célestin Freinet. Dès sa prise de fonction comme directrice de l’école de filles à Thiers, elle installa l’imprimerie à l’école pour tirer un journal scolaire titré Dans les Margerides. Ses élèves échangeaient alors textes imprimés et lettres avec des classes correspondantes. En particulier durant l’année scolaire 1936-1937, ils échangeaient avec ceux de Marthe Spy à Chéreng (Nord).

Comme son frère, Jeanne Jouveshomme militait à la Fédération unitaire de l’enseignement, dans le Syndicat du Puy-de-Dôme. Elle était surtout engagée dans le Groupe féministe de l’enseignement laïque dont elle était la responsable déléguée. Dans le compte-rendu du congrès de Limoges, le 7 août 1931, qu’elle co-signa avec Th. Verny, était précisé l’objectif de leurs luttes : « Nos groupes féministes ont déjà une histoire qui fait honneur à nos militantes. Ils ont su et sauront encore résister à l’administration et au pouvoir bourgeois. De plus en plus, ils entraîneront les institutrices dans la lutte directe pour une société dans laquelle la mère et l’enfant occuperont la place qui leur est due. » Elle se retrouva parmi les « Amis de l’École émancipée » dans le Syndicat national des instituteurs après la fusion de l’année 1935 mais n’eut guère le temps d’y militer, puisqu’elle décéda en décembre 1936. La Révolution prolétarienne du 25 décembre 1936 lui consacra un article nécrologique.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97043, notice JOUVESHOMME Jeanne, Benoîte par Josette Ueberschlag, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 24 août 2022.

Par Josette Ueberschlag

SOURCES : Arch. Dép. Puy-de-Dôme, état civil, recensements. — Supplément à L’École émancipée, n°4, 18 octobre 1931, bulletin des Groupes Féministes de l’enseignement laïc, n°63, octobre 1931. — La Révolution prolétarienne, n° 237, 25 décembre 1936. — Le Syndicalisme dans l’Enseignement, t. III, p. 189. — Courte notice DBMOF non signée.

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