AGÉNOR Dutremblay, Eugène

Dutremblay Agénor fit des études à l’École normale d’instituteurs de la Réunion, promotion 1924-1927 puis exerça comme instituteur dans son département d’origine.

Militant syndicaliste, il créa une section départementale du SNI en 1936 et il en fut le secrétaire général jusqu’en 1956. Il faisait partie en 1938 du conseil départemental de l’Enseignement primaire. En 1956, il créa une section de la Fédération de l’Éducation nationale dont il fut le secrétaire général durant une année.

À la fin de 1947, il fut candidat individuel à l’élection du bureau national du SNI à la proportionnelle. L’École libératrice, le 18 décembre 1947, publiait sa profession de foi entièrement consacrée à l’Union française et à l’état de l’école. Il notait au passage, « nous sommes las des méthodes colonialistes ». Il n’obtint aucune voix.

Membre du Parti socialiste SFIO de sa création à la Réunion en 1934 jusqu’à 1940 et son interdiction par le régime de Vichy, Dutremblay Agénor adhéra au Parti communiste de sa création à la Réunion en 1947 jusqu’à 1962 ; il cessa alors toute activité politique, « tout en conservant ses sympathies et son soutien au Parti communiste réunionnais » qui avait succédé au PCF.

Le 20 octobre 1958, il créa le Comité de défense des libertés républicaines (CDLR) qui regroupait des personnalités de la gauche républicaine et en assura le présidence. À ce titre, il prit la parole, en juin 1958, aux obsèques de Francis Coupou, tué « par des nervis » à la sortie d’une réunion antifasciste à Saint-Denis. Le Parti communiste le présenta aux élections législatives, dans la 2e circonscription (Saint-Paul) en novembre 1958 (28 % des exprimés). Le Parti communiste réunionnais (encore que sa création officielle date de mai 1959) le présenta également aux élections sénatoriales d’avril 1959.

De la fin de la Seconde Guerre mondiale à 1959, Dutremblay Agénor fut conseiller municipal de Saint-Denis de la Réunion.

En 1949, avec Endival de la Guadeloupe, un des négociateurs du statut des personnels publics des nouveaux département d’outre-mer, avec la ministre de la fonction publique, Biondi.

Dutremblay Agénor assuma par ailleurs de nombreuses responsabilités au plan départemental : fondateur-directeur de la section de la Réunion de la MGEN de 1949 à 1968, fondateur-président de la Mutuelle accidents élèves de 1956 à 1972, fondateur-président de l’Association pour l’assurance des élèves des écoles publiques de 1969 à 1972, vice-président de la Sécurité sociale des fonctionnaires de sa création en 1953 à 1960, etc. Il intervint à plusieurs reprises, toujours après 1945, dans les questions intéressant des fonctionnaires de l’île.

Marié et père de cinq enfants, Dutremblay Agénor fut une personnalité marquante du communisme réunionnais comme du syndicalisme enseignant.