AGERON Prudent, Jean-Baptiste

Par Jacques Girault, Gilles Vergnon

Né le 20 décembre 1889 à Montfalcon (Isère), mort le 16 avril 1973 au Grand-Serre (Drôme) ; professeur ; maire socialiste du Grand-Serre (1944-1953), conseiller général (1945-1970).

Prudent Ageron était le fils de Joseph Ageron et de Juile Charvat, cultivateurs, qui le firent baptiser et l’envoyèrent au catéchisme. Après avoir fréquenté l’école élémentaire de Montfalcon, puis le cours complémentaire du Grand-Serre, il fut admis à l’école d’agriculture d’Ecully (Rhône), puis à une école d’ingénieurs à Rennes (Ille-et-Vilaine). Ingénieur agricole, il était aussi titulaire d’une licence ès sciences. Il effectua son service militaire (octobre 1910-septembre 1912) dans un régiment du Génie à Grenoble. Marié religieusement à l’église le 3 février 1914 au Grand-Serre avec Elise Terrier, il fut mobilisé du 4 août 1914 au 27 octobre 1915. Blessé, il fut réformé l’année suivante. Le couple fit donner une instruction catholique à leur deux fils.

Après avoir géré des domaines agricoles, Prudent Ageron devint professeur (sciences) à l’école agricole de Cybens (Rhône) en 1916. Nommé professeur de chimie à l’École nationale professionnelle de Voiron (Isère), il militait au Syndicat de l’enseignement technique, habitait Le Grand-Serre, commune rurale du nord du département de la Drôme, et prit sa retraite en janvier 1950.

Adhérent au Parti socialiste SFIO, Prudent Ageron fut révoqué de ses fonctions en 1942 par le gouvernement de Vichy, en raison de son adhésion à la franc-maçonnerie. Sous l’Occupation, il participa en 1943 au Grand-Serre à un groupe de soutien civil au maquis « Thivollet » à l’initiative de l’hôtelier Jean-Joseph Brenier. Président du comité de libération du canton du Grand-Serre à la Libération, il fut réintégré dans l’enseignement en 1945, et fut élu maire de sa commune jusqu’en 1953. Resté ensuite conseiller municipal, il fut élu adjoint au maire en 1964.

Le 23 septembre 1945, Prudent Ageron fut élu au premier tour, par 1 655 voix contre 1 127 au candidat du PCF, non sans un fort taux d’abstention (2 644 exprimés sur 5 645 inscrits) conseiller général d’un canton que représentèrent en 1910 Jules Nadi, figure du socialisme drômois, puis de 1925 à 1940 le radical Louis Effantin. Un rapport de 1949 des Renseignements généraux le créditait de « l’estime générale au Grand-Serre, ce qui lui vaut une influence marquée ». Membre de la commission des transports et de la vicinalité, réélu en 1951, il fit partie de la commission départementale, des commissions des questions sociales, de l’agriculture, du service départemental de défense contre l’incendie et de la commission administrative du Valentin. Il siégeait aussi aux comités départementaux de l’enseignement technique, de liaison et de coordination des services sociaux, au conseil de famille des pupilles de la Nation et au comité de perfectionnement de l’école ménagère agricole.

Prudent Ageron retrouva son siège en 1958 et siégea dans la commission départementale, dans les commissions des travaux publics et de la vicinalité, de l’agriculture, du service départemental de défense contre l’incendie, de la gestion des domaines d’Ambel et de Font d’Urle, dans les commissions administratives du Valentin, de l’hôpital de Saint-Vallier. Il participait aussi aux comités départementaux de l’enseignement technique, au conseil de famille des pupilles de l’État et au comité de perfectionnement de l’école ménagère agricole. Membre du conseil de perfectionnement du collège technique de Valence, il faisait aussi partie du groupement de productivité agricole de la Galauren, des conseils d’administration de la caisse d’allocation de vétérance des sapeurs-pompiers et de l’Union départementale des sapeurs-pompiers. En outre, il était suppléant à la commission de réforme des fonctionnaires départementaux et au comité départemental des transports.

Proche de Marius Moutet, puis de Maurice Pic, Ageron, élu rural un peu effacé dans les débats politiques, n’occupa jamais aucune responsabilité dans la fédération socialiste. À sa mort, l’hebdomadaire fédéral, Drôme demain-La Volonté socialiste, ne lui consacra aucun article.

Prudent Ageron s’était remarié en février 1965 à Hauterives (Drôme) avec une veuve.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9711, notice AGERON Prudent, Jean-Baptiste par Jacques Girault, Gilles Vergnon, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 4 novembre 2021.

Par Jacques Girault, Gilles Vergnon

SOURCES : Arch. Nat., F17/27257. — Arch. Dép. Drôme 518 W 2. — Renseignements fournis par sa famille, par le conseil général de la Drôme et par la mairie du Grand-Serre. — Presse locale. — H. Chosson, M. Desgrange, P. Lefort, Drôme Nord. Terre d’asile et de révolte. 1940-1944, Valence, Peuple libre, 1993. — Jean-François Robert, « Le Conseil général de la Drôme 1945-1998 », Cahier de l’Institut Marius Moutet, n° 2, février 1998.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable