AGNÈS Adrien, Louis

Par Claude Pennetier, Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

Né le 16 février 1899 à Privas (Ardèche), fusillé comme otage le 15 décembre 1941 à La Blisière en Juigné-les-Moutiers (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), non loin de Châteaubriant ; ingénieur agronome, chef de service à la mairie de Stains (Seine, Seine-Saint-Denis) ; militant communiste de la région Paris-Nord ; résistant.

Fils d’un employé des contributions directes qui fut receveur adjoint des finances marocaines à Rabat et dont les opinions étaient radicales-socialistes, Adrien Agnès fut inscrit maritime à Marseille (1915-1922), employé des Bateaux parisiens de la TCRP (devenue RATP) en 1922, puis comptable, directeur commercial et enfin chef magasinier jusqu’en 1936. Il adhéra au Parti communiste en janvier 1934. Il militait alors au comité de vigilance des intellectuels antifascistes, au SRI, aux Amis de l’Union soviétique (AUS). Pendant les grèves de juin 1936, il fut responsable du comité de grève des établissements Lancelle. Chef de service à la mairie de Stains depuis octobre 1936, domicilié à Aubervilliers, il était membre du comité régional Paris-Nord du Parti communiste avant la Seconde Guerre mondiale. Sa femme, Lucienne Agnès, institutrice à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis), militait au Parti communiste, siégeait au bureau de la section et au Comité mondial des femmes contre la guerre.
Domicilié à Aubervilliers, il fut arrêté le 2 octobre 1940 pour propagande clandestine et détention de tracts. Interné le 27 février 1941, transféré le 14 mai suivant à Châteaubriant, Adrien Agnès fut porté sur une liste d’otages et fusillé à la Blisière en Juigné-les-Moutiers le 15 décembre 1941 avec Louis Babin, Paul Baroux, Raoul Gosset, Fernand Jacq, Maurice Pillet, René Perrouault, Georges Thoretton et Georges Vigor.
Sa femme, Lucienne Agnès, née Muller en 1902, qu’il avait épousée le 26 avril 1924 à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis), institutrice, avait été arrêtée en même temps que lui et incarcérée à la prison de La Roquette (Paris) d’où elle avait été libérée le 2 avril 1941, aucune activité n’ayant pu lui être reprochée. Elle figura dans la « liste noire » publiée en janvier 1943 comme exclue du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9717, notice AGNÈS Adrien, Louis par Claude Pennetier, Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 12 avril 2022.

Par Claude Pennetier, Michèle Rault, Nathalie Viet-Depaule

SOURCES : RGASPI, 495 270 5906 : autobiographie, Stains, 5 août 1938. – Parti communiste français, Région Paris-Nord, VIIIe conférence régionale, 1945. – Secrétariat d’État des Anciens Combattants et Victimes de guerre. – J.-M. Berlière, F. Liaigre, Le Sang des communistes, op. cit. — Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001.

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