AGNÈS Lucienne [née MULLER Lucienne]

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

Née le 3 mars 1903 à Aubervilliers (Seine, Seine-Saint-Denis), morte le 21 août 2002 à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir) ; institutrice ; militante communiste, membre du comité régional Paris-Nord (1937-1939).

Fille d’un ouvrier métallurgiste et d’une mercière devenus « petits rentiers », Lucienne Muller obtint le brevet élémentaire, travailla avec sa mère dans sa mercerie pendant dix ans. Elle épousa le 26 avril 1924 à Saint-Denis (Seine) Adrien Agnès, alors chef d’approvisionnement à l’entreprise Bulleau de Boulogne-Billancourt, devenu comptable industriel. Le couple vécut à La Plaine Saint-Denis jusqu’en 1927. En 1928, elle décida de reprendre seule ses études et obtint le brevet supérieur en 1933.

A la fin des années 1930, institutrice à l’école Edgar Quinet d’Aubervilliers, Lucienne Agnès et son mari habitaient, 24 rue Albinet et milita à la Fédération unitaire de l’enseignement avant de s’en éloigner en raison des « tendances trotskistes » de ses animateurs.

Membre du comité d’entr’aide aux chômeurs, Lucienne Agnès adhéra, un mois après son mari, au Parti communiste en mars 1935 après avoir, avec son mari, sollicité son adhésion depuis un an (« nous étions connus dans le quartier comme "intellectuels" !!! », selon ses termes). Elle milita au Comité mondial des femmes contre la guerre et au Parti communiste, « sollicités à l’époque car on nous tenait éloignés auparavant » selon Adrien Agnès. En 1937, membre du bureau, trésorière de la section communiste d’Aubervilliers, membre suppléante du comité régional Paris-Nord jusqu’à la guerre, elle avait la responsabilité des femmes.

Son mari devenu commis de mairie à Stains, précisait dans son autobiographie de 1938 qu’elle combattait les trotskistes dans le Syndicat national des instituteurs d’Aubervilliers. Elle fut été arrêtée en même temps qu’Adrien Agnès le 2 octobre 1940. Selon le rapport de quinzaine des Renseignements généraux du 7 octobre 1940, ils étaient en train de « préparer les paquets de tracts qui devaient être distribués » par des militants communistes. Incarcérée à la prison de La Roquette, elle en fut libérée le 2 avril 1941. Son mari fut fusillé à Châteaubriant le 15 décembre 1941.

En janvier 1943, elle figurait sur la « Liste noire des espions, traîtres, renégats, suspects et agents de la Gestapo exclus du Parti communiste et des organisations ouvrières ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9719, notice AGNÈS Lucienne [née MULLER Lucienne] par Jacques Girault, Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 25 août 2022.

Par Jacques Girault, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. PPo, rapport de quinzaine des Renseignements généraux. — RGASPI, 495 270 2656 (autobiographie, sd ), 495 270 5906 (autobiographie de son mari, Stains, 5 août 1938), 517, 1, 1909. — Parti communiste français, Région Paris-Nord, VIIIe conférence régionale, 1945. — Secrétariat d’État des Anciens combattants et victimes de guerre.

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