KASSKY Adèle, Julie

Par Michel Dreyfus

Née le 20 octobre 1848 à Paris (Ve arr.), morte le 20 mars 1930 à Paris (XIIIe arr.) ; ouvrière blanchisseuse ; communarde, militante socialiste et féministe de la Seine.

Adèle Monlien de Perthou épousa en 1867 le forgeron Édouard Kassky, militant socialiste. En 1870, Adèle Kassky tenait une blanchisserie, 9 place de Cambrai. Elle participa à la vie des clubs dans les premiers temps de la République et sous la Commune de Paris.

Mère de deux filles, nées le 5 janvier 1868 et en juillet 1871, elle adhéra en 1892 au groupe de la Libre pensée du XIIIe arr. Elle signa en décembre 1898 une pétition dreyfusarde. Elle appartint ensuite au Groupe féministe mixte du XIIIe arr. (dont elle fut cofondatrice et trésorière, voir Marie Duvignaud). Adèle Kassky fut la secrétaire de section du Parti socialiste de France du XIIIe arr., puis fit partie de la SFIO. Elle soutint la Guerre sociale de Gustave Hervé.

Veuve et remariée avec Edmond Toussaint en septembre 1907, Adèle Kassky milita dans le quartier Saint-Ambroise (XIe arr.) puis revint dans le XIIIe en 1911. Elle était adhérente de l’Association des anciens combattants et amis de la Commune, dont sa fille aînée Blanche Kassky-Liber était trésorière. En 1913, elle était trésorière du Groupe des femmes socialistes alors qu’Élisabeth Renaud en était secrétaire. Elle fut réélue à ce poste en janvier 1914 (dans La Femme socialiste, elle est désignée comme « Adèle Toussaint »).
Mais, en février 1914, elle quitta la SFIO, en raison du trop grand poids politique imposé par les « réformistes », avec Allemane, Émile Chauvin, É. Renaud, Nègre, Le Gléo, Féline, Marange, Hanot. Le groupe ainsi constitué publia un manifeste dans son journal La Lutte des classes (n° du 31 janvier 1914). Elle fut membre en juin 1914 du conseil central de cet éphémère Parti ouvrier, dont le siège social provisoire était chez elle (29, rue Michal, XIIIe arr.). Le parti ne donna plus signe de vie après l’été 1914.

Pendant la guerre, Adèle Kassky participa aux réunions du groupe des Amis de la Commune. Au tout début des années vingt, elle fut « partisane de la IIIe Internationale » et espéra que la révolution russe amènerait la révolution mondiale puis la république universelle. En avril 1921, Adèle Kassky fut également l’une des signataires de l’Avertissement au pays que Fernand Clerget* avait rédigé pour le club de la réforme constitutionnelle. Il ne semble pas cependant que l’adhésion d’Adèle Kassky au communisme ait été durable : on ne trouve pas mention de ses activités ou même de son nom dans l’Ouvrière, le journal que le Parti communiste publia pour les femmes à partir de mars 1922. Peut-être revint-elle à la SFIO. Il est en tout cas certain qu’elle fut abonnée à La Femme socialiste, le journal que fit paraître Louise Saumoneau à partir de 1923. Adèle Kassky mourut en 1930, avant Élisabeth Renaud avec qui elle avait été liée, mais sa mort passa presque inaperçue, contrairement à celle de son amie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97229, notice KASSKY Adèle, Julie par Michel Dreyfus, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 1er décembre 2022.

Par Michel Dreyfus

SOURCES : Notice biographique reprise du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, tome 13. — Archives de la Bibliothèque Marguerite Durand (Paris), cote 091.1 KAS. — La Lutte féministe, n° 18, 20 octobre 1921 (article de F. Clerget d’après les notes d’Adèle Kassky). — Le Socialiste, 17 janvier 1904, p. 3. — La Femme socialiste, n° 14, 1er avril 1914, et n° 112, novembre 1932. — État civil de Paris. — Notes de Julien Chuzeville.

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