Par Antoine Olivesi
Né le 27 décembre 1890 à Zonza (Corse), mort le 24 juin 1974 à Cassis (Bouches-du-Rhône) ; médecin ; militant socialiste ; maire de Cassis (1945-1971).
Après de brillantes études secondaires au lycée de Bastia et des études supérieures de médecine à Lyon, Emmanuel Agostini fut mobilisé comme médecin auxiliaire en 1914. Un de ses faits d’armes, signalé par le romancier Henri Bordeaux dans l’un de ses ouvrages, consista à pénétrer dans le fort de Douaumont encerclé par les Allemands pour aller y soigner les soldats français blessés, ce qui lui valut d’être décoré sur le champ de bataille de la croix de chevalier de la Légion d’honneur.
Après la guerre, interne, puis médecin, Emmanuel Agostini s’installa d’abord à La Bédoule, dans les Bouches-du-Rhône, puis, à proximité, à Cassis en 1921. Il y acquit beaucoup de popularité dans l’exercice de sa profession et milita activement au sein du Parti socialiste SFIO.
Élu maire de Cassis en 1945, Emmanuel Agostini le demeura jusqu’en 1971, date à laquelle il ne se représenta pas pour raisons de santé. Sa gestion coïncida avec l’expansion touristique de cette ville. On lui doit de nombreuses initiatives en matière de constructions, d’urbanisme, de logements sociaux, collectifs ou individuels, de foyers, stades, gymnases et groupes scolaires. Il dut s’occuper également, et non sans polémiques, du problème de la protection de l’environnement, contre le déversement des boues rouges de l’entreprise Péchiney, au large de Cassis. Ami des arts et des artistes, Emmanuel Agostini avait créé le grand prix de peinture de la ville de Cassis. Il a été le médecin attitré de l’école publique et le président de la commission administrative de l’hospice. Emmanuel Agostini était officier du Mérite touristique, commandeur de la Légion d’honneur à titre militaire, commandeur de la Couronne belge (il avait hébergé, pendant l’Occupation, des résistants belges), lauréat de l’Académie de médecine. Emmanuel Agostini a été inhumé à Cassis le 25 juin 1974 en présence de nombreuses personnalités.
Par Antoine Olivesi
SOURCE : Le Provençal, 25 et 26 juin 1974.