KERBELLEC Marc, Joseph

Par Jean-Jacques Doré

Né le 18 août 1884 à La-Rochelle (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), mort le 28 janvier 1952 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; terrassier ; secrétaire du syndicat autonome des Terrassiers du Havre en 1926 et 1927, puis unitaire (CGTU) en 1928 ; communiste.

Fils d’un terrassier de La-Palice près de La-Rochelle, Marc Kerbellec, 1,70m, cheveux châtains et yeux gris, mobilisé dans l’infanterie de novembre 1905 à octobre 1907, vint travailler sur un chantier à Paris après sa libération. Il s’y maria le 9 février 1909 dans le Ve arrondissement avec Rosalie Torguel et le couple s’installa 20 rue Saint-Séverin. Un temps à Cormeilles-en-Parisis (Seine, Val-d’Oise), il arriva au Havre en 1912 et rejoignit un régiment d’infanterie le 4 août 1914. Fait prisonnier à Coupray (Haute-Marne) le 18 septembre 1914 et interné à Döbenitz (Allemagne), il fut rapatrié le 25 décembre 1918.

Membre du syndicat CGT des Terrassiers du Havre à partir de 1919, il avait ainsi connu toute son histoire récente. Le syndicat fut la première organisation à adhérer au CSR en mars 1921. Les Comités syndicalistes révolutionnaires avaient été organisés au lendemain du congrès confédéral de Lyon (septembre 1919) par les minoritaires de la CGT prônant l’adhésion à la IIIe Internationale dans le but de conquérir les directions des unions, fédérations et syndicats. Le CSR du Havre avait vu le jour le 28 décembre 1920. Il comptait 102 membres en octobre 1921, les terrassiers avec 29 membres et les dockers 34 constituaient le gros des troupes.

Le syndicat, fort de 600 adhérents, vota logiquement l’adhésion à la CGTU en mars 1922. Très marqués par l’anarcho-syndicalisme, les Terrassiers décidèrent avec l’Union locale et la majorité des syndicats havrais de quitter la CGTU pour l’autonomie en 1924. Kerbellec, membre du Parti communiste et la minorité qui le suivait, ne purent s’y opposer.

Les orthodoxes prirent leur revanche deux ans plus tard lors de l’assemblée générale de janvier 1926, le bureau sortant conduit par Joseph Le Goas fut mis en minorité et Kerbellec fut élu secrétaire. Il eut pourtant l’habileté de composer une équipe mixte qui reçut l’assentiment de la majorité des mandants (François Paugam le trésorier faisait partie du bureau précédent).

Son objectif était, à n’en point douter, de retrouver le giron de la CGTU, les anarcho-syndicalistes s’y refusèrent, aussi dut-il se résoudre à la scission ; elle fut effective en février 1928, provoquant l’inévitable hémorragie de militants. Le syndicat uni avait compté plus de 800 membres, les autonomes conduits par Louis Parisot n’étaient plus que 164 et les unitaires de Kerbellec 120.

En 1930, il se mit en retrait, pour se consacrer à l’action politique et siégea au conseil des prud’hommes du Havre à partir de 1932, tout en restant membre du conseil syndical jusqu’en 1939.

Marc Kerbellec habitait rue des Pommiers à Graville-Sainte-Honorine près du Havre où il mourut le 29 janvier 1952.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97269, notice KERBELLEC Marc, Joseph par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 11 avril 2021, dernière modification le 11 avril 2021.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/13041, rapport du 7 décembre 1932. — Arch. Dép. Seine-Maritime 1 MP 279 Dossiers individuels des membres du PCF de A à L, 10 MP 1334 Grèves 1925-1928, 10 MP 1345 Grèves 1928-1929. — Arch. Dép. Charente-Maritime État civil, Registre matricule militaire.

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