KERDRAON Théophile, Florentin

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né et mort à Brest (Finistère), 30 septembre 1891-11 avril 1984 ; ouvrier mécanicien à l’Arsenal de Brest puis ouvrier du bâtiment ; militant syndicaliste et communiste ; secrétaire de la Fédération nationale CGTU Marine-État.

Fils d’un journalier, Théophile Kerdraon, militant du Parti socialiste puis du Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920), était secrétaire général du syndicat ouvrier CGT (puis CGTU à partir de 1922) de l’Arsenal de Brest. Le syndicat CGT aurait groupé, en 1921, 650 syndiqués (350 en fin d’année) sur 6 800 ouvriers pour l’ensemble du port. Le bureau renouvelé en janvier, comprenait avec Théophile Kerdraon, secrétaire général, Charles Berthelot, secrétaire adjoint sortant, Yves Kerdraon trésorier général, Quentel, trésorier adjoint, Émile Even, archiviste, Gourmelen, bibliothécaire et un certain nombre de conseillers dont Jaffrenou. Secrétaire adjoint de l’Union départementale CGT en 1921, il fut à ce titre un de ceux qui fit pencher le bureau de l’UD vers le ralliement à la CGTU. Il resta secrétaire adjoint de l’UD unitaire.

La Fédération nationale CGTU Marine-État réunie pour la première fois en congrès, à Paris, les 5 et 6 mars 1922, élut Théophile Kerdraon au secrétariat général et transféra son siège à Brest. Kerdraon était assisté de Quentel, trésorier, Yves Kerdraon, trésorier adjoint, Henri Cadec, secrétaire adjoint. Une autre source indique Yves Kerdraon comme trésorier général et Pierre Carnblan comme trésorier adjoint. Le deuxième congrès se tint à Paris du 23 au 30 juillet 1923. Le bureau fédéral comprenait : Théophile Kerdraon secrétaire, H. Cadec secrétaire adjoint et Jean Bodenan trésorier. Il ne fut remplacé par Pierre Dadot* qu’après sa révocation de l’arsenal en 1925.

Il avait subi cette sanction après avoir été condamné, le 4 mai 1925, à trois mois de prison et 100 F d’amende pour distribution de tracts contre la guerre du Maroc, peine que la cour d’appel de Rennes, le 31 du même mois, éleva à dix mois de prison et 500 F d’amende. Il purgea finalement six mois de prison.

Théophile Kerdraon assista aux congrès nationaux de la CGTU à Saint-Étienne (juin-juillet 1922), Bourges (novembre 1923), Paris (août 1925), Bordeaux (septembre 1927), Paris (septembre 1929). Il fut secrétaire de l’Union départementale CGTU en 1925 puis de la 16e Union régionale de 1926 à 1930. Mais Jean Lapart lui succéda après qu’il eut été accusé de sectarisme lors de la grève du bâtiment de Concarneau en 1929. Il travailla alors comme peintre en bâtiment.

Toujours trésorier d’une cellule de Brest, il aurait désapprouvé la politique de Front populaire adoptée au congrès de Villeurbanne (janvier 1936). Kerdraon resta à Brest sans jouer de rôle dans le mouvement ouvrier.

Il s’était marié à Brest le 9 juillet 1910 et le 8 avril 1946.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97278, notice KERDRAON Théophile, Florentin par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 2 novembre 2010.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13639, nombreux rapports en 1921-1922 ; F7/13104, rapports de 1926 ; F7/13115, 3 juillet 1929. — Le Travailleur de la Marine, août 1923. — Comptes rendus des congrès nationaux de la CGTU — Eugène Kerbaul, 1 270 militants du Finistère (1918-1945), Bagnolet, 1985. — État civil de Brest.

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