AHON Émilien, Charles

Mobilisé en 1914, puis blessé au combat, son père décida de ne pas rejoindre son unité à la suite de son rétablissement provisoire. Émilien Ahon était encore très jeune lors du décès de son père, ce qui le força à interrompre ses études dès sa sortie de l’école communale pour suivre une formation de plombier.

À la fin de l’année 1934, Émilien Ahon rejoignit les Jeunesses communistes. Alors qu’il travaillait dans une entreprise du Canet (quartier de Marseille), il adhéra à la CGT et participa aux grèves de 1936. L’année suivante, Émilien Ahon fut embauché à la suite d’un essai concluant par les ateliers Coder situés dans le quartier de Saint-Marcel. Il participa à cette époque aux actions de solidarité organisées par la Jeunesse communiste au bénéfice des Républicains espagnols.

Appelé sous les drapeaux le 6 juin 1940, Émilien Ahon fut versé dans un régiment d’artillerie basé à Valence avant d’être démobilisé le 17 juillet suivant, puis d’être affecté peu après aux Chantiers de jeunesse jusqu’au 31 janvier 1941. Réfractaire au STO, il dut vivre dans une semi-clandestinité à partir de 1943. Il participa à la grève insurrectionnelle d’août 1944, contribuant à l’accueil des forces alliées qui arrivaient dans le quartier des Chartreux où il résidait.

Émilien Ahon adhéra au Parti communiste en octobre 1944, devint secrétaire de cellule aux Chartreux en 1946, membre du comité de la section de ce quartier l’année suivante. Il y fut chargé de l’éducation en 1948 et 1949 avant de se retrouver promu secrétaire politique en mars 1950. Cette ascension assez rapide fut liée à son passage dans les différentes écoles du Parti : école de section en 1946, fédérale en novembre 1947, école centrale enfin du 13 novembre 1950 au 17 mars 1951. Tout en demeurant secrétaire politique de la section des Chartreux, Émilien Ahon siégea ensuite au sein du comité de la fédération communiste des Bouches-du-Rhône de 1952 à 1955. Plus particulièrement chargé du service d’ordre, il y devint un des proches de Pierre Doize*. Il fut aussi nommé secrétaire du comité de défense d’Henri Martin. À l’instar de nombreux militants de cette époque, Émilien Ahon s’impliqua en outre dans de multiples mouvements de masse. Il milita à France-URSS, fut membre des AIL (amis de l’instruction laïque) et occupa une fonction importante au sein du CIQ de son quartier.

Entré à la Libération à la Société des Grands travaux de Marseille, Émilien Ahon devint délégué suppléant des égoutiers à partir de 1947 et ne tarda pas à être élu secrétaire du syndicat CGT de cette corporation, responsabilité qu’il exerça durant de longues années. Il fut aussi pendant seize ans président de la Mutuelle des égoutiers.

Après avoir pris sa retraite, Émilien Ahon milita à l’Amicale des vétérans du PCF. Il en est toujours membre aujourd’hui bien que son état de santé ne lui permette plus de mener à bien une activité militante suivie.