Par Jean-Pierre Besse
Né le 10 avril 1906 à Schonau (Allemagne), mort le 4 mai 1982 à Berlin-Est (RDA) ; Brigadiste en Espagne ; militant communiste ; responsable FTP-MOI de la zone Sud ; accusé de titisme en RDA.
Norbert Kugler naquit dans une famille juive de Haute-Bavière. A Schongau, Moritz Kugler et Rosa Kugler née Blumenstein ont eu deux fils : Norbert et Joseph.
Apprenti dans le commerce textile en gros à Munich, militant dans des organisations d’extrême gauche, Norbert Kugler fuit l’Allemagne peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir et rejoignit son frère cadet (née en 1911) Joseph à Toulouse.Celui-ci mourut en 1933 en France>.
À l’automne 1936, Norbert Kugler engagea dans les Brigades internationales et combattit dans le bataillon Thaelmann de la 11e brigade. Lieutenant, il fut officier d’état major de la 45e division de l’armée populaire espagnole. Fin 1938, il revint à Toulouse et rencontra celle qui devait devenir son épouse, Mira, ancienne des Brigades internationales comme infirmière et qui, dans la Résistance prit le pseudonyme d’Odette. Elle fut partie prenante du réseau FTP-MOI.
Arrêté en 1939, Norbert Kugler fut interné par les autorité françaises dans différents camps du Sud-Ouest et de Normandie. Libéré avant l’arrivée des Allemands, il reprit son travail illégal à Toulouse. Arrêté en 1941, il fut interné au camp de Recebedou d’où il s’évada.
Envoyé à Lyon, il recruta ceux qui allaient former les premiers FTP-MOI. Selon David Diamant, qui le présente comme autrichien, sous le prénom d’Otto et écrit parfois son nom Kugle, il était présent lors de la réunion du 6 juin 1942 au 55 boulevard de la Croix Rousse à Lyon, réunion au cours de laquelle fut adopté "le principe de création des FTP juifs pour tous les immigrés de la zone sud".
Sous le pseudonyme d’Albert, il devint le responsable militaire du détachement Carmagnole, avant de prendre la tête de la région H14 formée par le Rhône et l’Ière. Lorsque Ljubomir Ilic fut appelé à Paris au printemps 1944, il le remplaça à la tête de tous les FTP-MOI de la zone Sud. Il reçut le grade de lieutenant-colonel FFI.
En 1949, il rentra en RDA mais accusé de "titisme", il fut arrêté et emprisonné pendant plusieurs années.
Une rue de Vénisseux porte son nom.
Par Jean-Pierre Besse
SOURCES : Arch. AVER (dossier MDN).— François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résitance, Robert Laffont, 2006, biographie de Claude Collin.— David Diamant, Les juifs dans la Résistance française 1940-1944, Le Pavillon, Roger Maria éditeur, 1971. — Renseignements fournis par Michel Kugler, son petit-neveu, août 2020.