KUNTZ Louis [KUNTZ Godefroy, Joseph, Louis]

Par Jean Maitron

Né le 30 décembre 1897 à Mulhouse (Haut-Rhin), mort le 16 janvier 1982 à Colmar (Haut-Rhin) ; instituteur puis journaliste ; dirigeant communiste du Haut-Rhin.

Il était le fils de Jérôme Kuntz (né le 23 juin 1869), fondeur, et de Guillaumette née Schneider (née le 10 juillet 1871), couturière. Il fit des études à l’école réale supérieure de Mulhouse jusqu’au 18 août 1916, date de son incorporation dans l’armée allemande. Au cours de la guerre, il reçut la croix de fer. Après l’armistice, il est entré au journal socialiste Der Republikaner en tant que rédacteur. Début 1920, il suivit pendant quelques mois des cours à l’université de Strasbourg puis à l’université de Paris. Il habitait au 77, rue de l’espérance à Mulhouse.
Son père était propriétaire de deux maisons et ne faisait pas de politique. Sa mère, née à Mulhouse était originaire du pays de Bade et affirmait des sentiments allemands selon la police. Louis Kuntz avait une sœur, Marguerite, âgée de 25 ans en 1921.

Louis Kuntz fut secrétaire de la Fédération des Jeunesses socialistes d’Alsace-Lorraine qui avaient adhéré à l’Internationale communiste des Jeunes en juillet 1920 à Colmar. Il participa au congrès national des Jeunesses socialistes, salle de la Bellevilloise, en octobre 1920 et annonça que la Jeunesse d’Alsace-Lorraine rejoignait la Fédération nationale des Jeunesses socialistes-communistes qui y fut fondée. Ils auraient été 1 500 qui, en novembre 1920, adhérèrent à la nouvelle Fédération. Élu membre titulaire du comité national, il fut maintenu à ce poste par le premier congrès tenu à Paris en 1921. Louis Kuntz fut remplacé par Altenbach comme secrétaire de la Fédération dont le journal, en langue allemande, était alors Jeune Révolutionnaire (1er n°, le 1er mai 1920).

En 1920-1921, son rôle était essentiellement de s’occuper de la propagande par des articles ou des tracts, « l’âme intellectuelle du parti », disait la police, et d’assurer la liaison entre le département du Haut-Rhin et les organes centraux du parti et des jeunesses. Selon la police, il ne prenait jamais la parole en public.

Kuntz écrivit, dans l’Humanité du 21 décembre 1920, une lettre en faveur de la IIIe Internationale. Il signa également un document, en faveur de l’adhésion, lu au congrès de Tours, le 26 décembre 1920, par le délégué du Haut-Rhin. Il fut secrétaire de la Fédération communiste du Haut-Rhin en 1921. Il démissionna pour laisser la fonction de secrétaire fédéral à Rémi Aberthur en décembre 1921. Louis Kuntz se rendit à Paris pour occuper un emploi dans une librairie. Finalement, il fut embauché à Mulhouse à la librairie Meyer, rue du Sauvage. Selon le compte rendu du congrès fédéral fait par Calzan à la réunion du Bureau politique du PC, le 2 septembre 1924, Kuntz venait d’être renommé secrétaire fédéral contre Hueber. Jusqu’alors, pour installer un commerce à Mulhouse, il n’aurait pas pris sa carte du Parti mais aurait continué à participer à la vie de l’organisation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97498, notice KUNTZ Louis [KUNTZ Godefroy, Joseph, Louis] par Jean Maitron, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 18 avril 2022.

Par Jean Maitron

SOURCES : J. Varin, Jeunes comme JC, op. cit. — F. Castaing, « Aux origines des JC », Le Mouvement social, 1er mars 1971. — Le Congrès de Tours, Édition critique, op. cit., p. 830. — Bibl, marxiste de Paris, microfilm n° 64. — Notes d’Alain Dalançon, de Jacques Girault et de François Ferrette. — État civil de Mulhouse.

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