JOUVIN Albert, Michel, Pierre

Par Jacques Girault

Né le 6 octobre 1932 à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise), mort le 16 octobre 2011 à Saint-Martin-des-Champs (Finistère) ; instituteur puis principal de collège ; militant communiste dans la Manche.

Son père, orphelin de guerre, travaillait comme électricien à la compagnie du « Nord-Est parisien », qui fut nationalisée après la Libération dans Electricité de France. Licencié au Stade français et au Racing club de France, il fut sélectionné dans des épreuves internationales d’athlétisme.
Sa mère, d’origine bretonne, peintre-décoratrice dans un atelier parisien, mourut en 1945. Tous deux manifestaient des sentiments patriotiques, favorables à la Résistance.

Albert Jouvin reçut une éducation catholique comme ses quatre frères et sœurs. Élève du cours complémentaire de Neuilly-Plaisance, il entra en seconde au lycée Marcellin Berthelot à Saint-Maur où il obtint le baccalauréat (philosophie) avec Roger Garaudy comme professeur.

Après avoir travaillé au Comptoir national d’Escompte et fait des heures supplémentaires chez Cadum-Palmolive à Courbevoie, recommandé par Garaudy, il devint instituteur suppléant à Donville-les-Bains dans la Manche en 1953, et adhéra au Syndicat national des instituteurs. Il fut délégué pour le tendance « cégétiste » au congrès national de Bordeaux. Il effectua un stage de formation de cinq mois à l’Ecole normale d’instituteurs de Saint-Lô puis fut reçu au certificat d’aptitude pédagogique en 1956.

Albert Jouvin se maria en novembre 1952 à Donville avec Yvonne Plaine, militante communiste, fille de cultivateurs qu’il connaissait depuis l’âge de 16 ans. Le couple eut trois garçons.

Albert Jouvin adhéra au Parti communiste français en juin 1952 à Neuilly-Plaisance et commença à s’éloigner du catholicisme. Membre de la cellule communiste du plateau d’Avron, il devint secrétaire de la cellule communiste de Donville au début de 1953, avant d’être le secrétaire de la section de Granville qu’il contribua à remonter. Correspondant de l’Humanité, il participa au stage central pour les instituteurs communistes organisé par le PCF (29 août-11 septembre 1954). Il entra au comité de la fédération communiste de la Manche à partir de 1954 et y resta jusqu’à la conférence fédérale de 1962. Candidat au Conseil général dans le canton de Bréhal, il se lia d’amitié avec [Prosper Môquet-<6863] et son épouse qui possédaient une maison à Bréhal.

Albert Jouvin commença son service militaire en novembre 1957 à Verdun. Il refusa de devenir élève officier de réserve et fut classé dans les services auxiliaires comme secrétaire à la caserne de Granville où il fut condamné à 60 jours de prison par le tribunal militaire de Rennes pour avoir participé, avec des militants communistes de Granville, à la peinture d’inscriptions favorables à la paix en Algérie.

Il commença à douter des analyses du PCF après le XXe congrès du PCUS, lors de l’intervention en Hongrie, puis lors de son analyse de la politique de de Gaulle en 1958 : « En 1959, sans démissionner, je décidais de réduire sérieusement mon activité et de consacrer plus de temps à ma famille ». Il prépara et obtint le CAP-CEG en Lettres-Histoire en 1962.

Favorable à la politique de coopération avec les jeunes Ètats africains, critiqué par la direction de la fédération communiste, il s’éloigna définitivement du PCF. Il demanda à partir enseigner au Cameroun et suivit un stage à Bordeaux, en octobre 1962, avant son départ. Il obtint la direction du collège de Bafoussam qu’il fit équiper tout en enseignant 35 heures par semaine. Il obtint en 1964 sa mutation pour le lycée technique de Douala. Il quitta alors le SNI qui était hostile au statut de PEGC.

Rentré en France en 1973, Albert Jouvin devint PEGC dans un collège d’enseignement secondaire. Principal adjoint puis principal d’un CES de 1988 à sa retraite en 1995, il fut membre du Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale à l fin de sa carrière.

Albert Jouvin, qui avait pratiqué le chant choral au Cameroun, continua cette activité dans son CES, ce qui permit l’enregistrement de disques. Il présida la chorale de Granville et une association organisant des rassemblements de chorales de Normandie et de Bretagne. Des échanges furent organisés avec la chorale des transports publics de Varsovie. Délaissant cette activité, il renoua avec la peinture. Il créa un site internet pour faire connaître ses œuvres (www.albert-jouvin.com).

Divorcé, Albert Jouvin se remaria en août 1987 à Brécey (Manche) avec une professeur. Le couple habitait par la suite cette commune et eut un garçon. Il présida pendant deux années l’association des parents d’élèves du collège de Brécey, non affiliée aux grandes fédérations. Il devint président régional (Haute et Basse Normandie) puis vice-président de l’Association pour la réformes de la prestation compensatoire, association pour la défense des hommes divorcés condamnés à verser à leurs anciennes épouses une rente à vie. Elle obtint notamment la révision de la loi pour les divorcés d’après 2004.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97521, notice JOUVIN Albert, Michel, Pierre par Jacques Girault, version mise en ligne le 4 novembre 2010, dernière modification le 7 février 2022.

Par Jacques Girault

SOURCES : Mairie de Brécey. — Archives du Comité national du PCF. — Renseignements fournis par l’intéressé.

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