AIRAUD Arthur, Eugène, Delphin dit MONTIGNY

Par Daniel Grason, Emmanuel Le Dœuff, Claude Pennetier

Né le 3 juillet 1895 à La Chapelle-Saint-Étienne (Deux-Sèvres), mort le 31 octobre 1975 à Suresnes (Hauts-de-Seine) ; cheminot ; syndicaliste et militant communiste d’Eure-et-Loir et de la Seine [Hauts-de-Seine] ; résistant ; inspecteur général de la Préfecture de police (chargé de l’épuration) à la Libération.

Arthur Airaud dans son uniforme d’inspecteur de la préfecture de police
Arthur Airaud dans son uniforme d’inspecteur de la préfecture de police
Cliché fourni par Jean-Pierre Raynaud

Fils d’Augustin et d’Hortense née Clisson, cultivateurs, Arthur Airaud travailla dans les fermes à douze ans. Sa mère était « une grande croyante ». Lui-même appartint aux Jeunesses catholiques de 1910 à 1912. Fils d’un couple de cultivateurs, Augustin et d’Hortense née Clisson, Arthur Airaud était marié et père d’une fille prénommée Micheline. Arthur Airaud travailla dans les fermes à douze ans. Sa mère était « une grande croyante ». Lui-même appartint aux Jeunesses catholiques de 1910 à 1912.
Combattant de la Première Guerre mondiale (Croix de guerre), caporal, Arthur Airaud revint révolté : « J’avais une haine profonde du parlementarisme, j’avais un dégoût de lui-même comme j’avais horreur de la guerre, à un tel point qu’aux élections législatives de 1919 j’ai mis dans l’urne un bulletin blanc, j’avais soif de justice, je voulais que les hommes puissent s’exprimer librement, je voulais lutter, mais je ne savais ou et comment ». Il adhéra au syndicat des cheminots, lut l’Humanité et rejoignit le Parti communiste en avril 1922. Il milita avec le cheminot Eugène Bouchereau. Cheminot à Courtalain (Eure-et-Loir) depuis janvier 1919 puis au réseau État, il fut, en 1925, secrétaire du syndicat local CGTU des cheminots et son parti le désigna comme candidat aux élections législatives d’avril-mai 1928 de ce département, dans la circonscription de Châteaudun ; il obtint 3,5 % des voix des électeurs inscrits au premier tour, 0,4 % au second. Il fut à nouveau candidat aux élections législatives partielles de 1929. C’est à cette date qu’il partit pour la région parisienne.
Domicilié à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), boulevard de Lorraine puis rue Martre, il était père d’une fille prénommée Micheline, Arthur Airaud militait activement au 7e rayon de la région parisienne du Secours rouge international (SRI) vers 1930 et il fut désigné pour faire partie d’une délégation ouvrière se rendant en URSS vers août 1931. Peu actif dans la vie politique de Clichy, il se consacra surtout au syndicalisme cheminot. Il déclara en 1937 avoir « eu des désaccords profonds de 1929 à 1931. Je n’ai jamais pu accepter cette politique sectaire de Celor, aidé en cela même par Barbé. ». Il ajoutait, pour édifier la commission des cadres : « Je garderais toujours dans ma mémoire les articles de notre Camarade Maurice Thorez dans la tribune libre de l’Humanité contre le groupe. » Son rayon le délégua à la conférence d’Ivry en juin 1934, qui esquissa le tournant vers une politique de Front populaire. Secrétaire du syndicat unitaire de Paris-État (rive droite) qui regroupait, en février 1935, 1 400 adhérents, il devint secrétaire adjoint de l’Union des syndicats du réseau de l’État lors du congrès de fusion de novembre 1935. Il était, en 1937, secrétaire de la section communiste de Clichy chargé de l’agit-prop.
Son autobiographie rédigée en décembre 1937 émanait d’un militant sensible au thème de la vigilance et ayant lu une importante littérature marxiste : citons en dehors des ouvrages littéraires La Terre de Zola, Le Feu de Barbusse, Dix jours qui ébranlèrent le monde de John Reed, des publications de Marx, Lénine, Rappoport et le Fils du peuple de Thorez.
Il a été interné le 11 septembre 1940 au camp de Fort Barrault dans l’Isère. Il fut libéré le 1er mai 1941 après s’être engagé sur l’honneur de ne plus jamais militer en faveur des théories marxistes.
Le commissaire de police de Clichy fit une visite domiciliaire infructueuse le 24 août 1941 chez Arthur Airaud qui participait à la direction clandestine de la Fédération des cheminots.
Révoqué de la SNCF depuis 1940, il travailla du 19 décembre 1941 au 26 février 1942 à la Maison Raynaud au 18 rue de l’Atlas à Paris (XIXe arr.). Des inspecteurs des Renseignements généraux s’adressèrent à la direction, il ne faisait l’objet d’aucune remarque.
Le 30 mars 1942, il entra aux établissements Apiou au 11 rue Alphonse Penaud à Paris (XXe arr.). Contremaître, il était payé 3.000 francs par mois. Il fut filé pendant plusieurs jours d’affilés. Il quittait son domicile à 6 heures 30, se rendait à pied Porte de Clichy, prenait le métro jusqu’à la station Pelleport, et prenait son travail à 7 heures 30. De midi à 13 heures il prenait son repas au restaurant situé à l’angle des rues de la Dhuis et du Surmelin à Paris (XXe arr.). À 17 heures 30, il quittait son travail et rentrait à son domicile. Au cours de ces filatures il ne rencontra personne. Délégué chez Apiou son action ne s’exerça que sur le plan social.
Le hasard de sa vie illégale l’ayant mis en relation avec des policiers résistants qui l’aidèrent, il fut chargé, en 1943, d’organiser le Front national de la police qui joua un rôle important dans la libération de Paris. Sous le nom d’Arthur (ou « Poirier »), il contrôlait un réseau dont on prétendit à la Libération qu’il comprenait quinze cents agents (chiffre sans doute surestimé).
En 1944, domicilié au 144 rue Martre à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), il vivait chez Marcelle Dubois au 6 rue Dunois à Paris (XIIIe arr.). Il fut repéré et identifié lors de filatures d’inspecteurs de la BS1 en février et mars 1944 alors qu’il rencontrait les militants communistes Marie Garreaud et Alfred Michaud.
Interpellé le 7 mars 1944 par des inspecteurs de la BS1, fouillé il portait sur lui un insigne d’inspecteur de la Préfecture de police, dont le numéro avait été effacé à l’acide, des tracts ayant pour titre « Cheminots de Villeneuve », ainsi que des documents dactylographiés intitulés « L’agence d’information de la France Libre » et « Bulletin d’informations militaires ».
La police perquisitionna son domicile de Clichy, rien ne fut saisi. Dans le logement de Dunois qui l’hébergeait, les policiers découvraient un plan de Paris par arrondissements. Le VIIIe arrondissement était plus détaillé, les effectifs des trois brigades de la police municipale étaient mentionnés.
Interrogé, il déclara être membre du Parti communiste depuis 1922, et être organisé à la cellule des cheminots de Clichy. Depuis deux mois, il avait la responsabilité de l’ensemble de la Région parisienne pour le Front national. Selon le rapport policier, lors de son interpellation Arthur Airaud aurait frappé l’un des inspecteurs, et tenta de s’enfuir. Les policiers le tabassèrent sévèrement, il fut conduit à l’Hôtel Dieu, salle Cusco.
D’autres militants du Front national de la police furent interpellés : Renée Estrade née Fonty dite "Claire", Louis Mollard, Héna Wajeberg, Blanche Gourdin, Germaine Morin, Colette Adjoud, Christiane Levasseur, Simonne Chambry, René Mourette, Albert Gillet, Jeanne Absil, Pedro Amargant, Alfred Michaud, Marcelle Dubois, Michel Dubois, Robert Fourrier, Robert Delavenne, Auguste Lelièvre, Ernest Nivault, Louis Veyssière, Albin Maïstre, André Trinque, Maurice Titeux, Pierre Grandjean, et Roger Herlaut.
Le 31 octobre 1944 Arthur Airaud témoigna devant les membres de la commission rogatoire chargés du dossier de l’inspecteur René Guillaume. Il déclara : « Au moment où je rentrais dans ma "planque" vers 20 heures 45, trois policiers étaient à l’intérieur et m’ont braqué le revolver sur le ventre aussitôt la porte entre ouverte, m’ont passé les menottes et m’ont fouillé. J’étais porteur d’une grosse enveloppe de papiers de la Résistance "France Libre" d’une plaque d’inspecteur de police et trois noms trouvés sur mon papier à cigarettes, la perquisition était déjà faite et madame Dubois emmené à la Préfecture. »
« Je suivais de très près cette dernière pour me rendre également à la Préfecture, en arrivant j’ai subi un premier interrogatoire, on m’a demandé qui m’avait remis cette enveloppe, j’ai répondu que c’était un monsieur qui me l’avait remise. »
« On me demanda son nom, je répondis que je ne le connais pas. Il me fut demandé la destination de l’enveloppe, j’ai répondu à une dame. On m’a demandé le nom de cette dame, j’ai répondu que je l’ignorais, on me fit remarquer que j’avais été pris en filature, que j’avais des liaisons avec Madame Peurette, avec monsieur Michaud dit "Moreau" et avec monsieur Morin, dirigeant du Parti communiste. J’ai répondu que ceci était faux, on m’a demandé ensuite quand j’aurais des rendez-vous pour remettre l’enveloppe, et pour en recevoir une autre, j’ai répondu le 21 à 10 heures. Le 21 nous sommes allés au rendez-vous avec plusieurs inspecteurs et nous n’avons trouvé personne, étant donné que le rendez-vous était fictif.
« Le 21 dans l’après-midi à 16 heures environ, j’ai comparu à nouveau devant M. Coupé, Inspecteur à la BS1 qui était accompagné lui-même d’une dizaine d’autres inspecteurs. Placé devant Coupé, ce dernier me dit « mets-toi à table » ; j’ai répondu que je n’avais pas à me mettre à table, c’est alors qu’il me demanda « Entends-tu clair ». Aussitôt il commença à me frapper à main plate sur les oreilles avec des coups de poings dans le cervelet, des coups de poings dans le ventre et dans les côtes, ceci dura pendant une demi-heure. Un autre inspecteur dont je ne connais pas le nom, me lança un coup de pied dans le côté droit et me cassa deux côtes. Un autre enfin de présenta avec un nerf de bœuf et dit aux autres inspecteurs « retirez-lui sa veste, envelopper lui la tête avec et couchez-le sur cette table ». Ils me tenaient je crois à cinq ou six pendant que ce dernier me battait de toute sa force, à coup de nerf de bœuf sur les reins ».
« Cette torture a duré en tout trois quart d’heure et toutes les dix minutes on me lâchait et l’inspecteur Coupé me disait Vas-tu parler maintenant "fumier". Chaque fois je lui ai répondu : « Vous pouvez me tuer si vous voulez, mais je ne parlerais pas. »
« Dans la nuit mes souffrances étaient terribles au point que des inspecteurs où plutôt des gardiens de la paix qui me gardaient la nuit ont dû intervenir auprès du service médical pour que je reçoive les soins que nécessitait mon état. »
« Le docteur a ordonné mon transfert immédiat à l’Hôpital de l’Hôtel Dieu, salle Cusco. Dès le lendemain matin des inspecteurs de la B.S. sont venus pour m’extraire de la salle Cusco, mais comme j’étais moribond, les médecins s’y sont opposés, je suis resté ainsi quatre jours à l’agonie. Quelques jours après, des inspecteurs se sont présentés pour terminer l’interrogatoire qui s’est avéré négatif pour eux. Quinze jours plus tard, j’ai reçu la visite du commissaire Gautherie de la Brigade spéciale 2 qui me déclara : "Il paraît qu’ils vous ont bien arrangé à la BS." Je lui ai répondu comme vous voyez et il ajoute "Ce sont des maladroits et des salauds" avec moi ça ne se passera pas ainsi car c’est en homme que je viens discuter avec vous. Vous êtes pris dans une grave affaire, vous êtes compromis dans l’affaire de M. Morin qui a été arrêté hier et qui a failli coûter la vie à deux de mes inspecteurs, vous serez transféré avec lui chez les allemands, vous serez condamné à mort, fusillé, mais pour moi ça je m’en fout car ce n’est pas mon affaire et je ne suis pas venu pour cela. Je suis venu pour trois inspecteurs que vous connaissez bien, il s’agit de MM. Marteau, Brimont et Albespy qui appartiennent tous les trois à la Police Judiciaire, ils ont été arrêtés en même temps que vous, vous êtes également compromis dans leur affaire et il n’y a que vous pour les sauver." Il me montra leurs photos, j’ai nié les reconnaître, c’est à ce moment qu’il m’apporte les précisions suivantes "Monsieur Marteau est un petit bavard et il m’a tout raconté, il m’a dit que c’était vous qui l’aviez baptisé du nom de Masse, qui lui aviez présenté Brimont et M. Albespy, que vous lui aviez donné l’ordre de sortir le dossier Brossard, qui lui avez donné trois noms et dates de naissances pour sortir trois autres dossiers, qui l’avez mis également en relation avec M. Pruja. »
« J’ai nié tous ces faits, c’est à ce moment-là qu’il déclara à nouveau "Monsieur Airaud les trois inspecteurs en question, nous n’avons point l’intention de les reprendre à la Préfecture de police, mais chez nous il y a un esprit de corps, et je serais malheureux en homme sérieux que vous êtes de nous aider à le sortir d’une grave affaire, reconnaissez, ils ont fait ce travail avec vous, de ce fait ils ne seront pas transféré chez les allemands, dans le cas contraire ils seront déportés en Prusse-Orientale et c’est ce que nous ne voudrions pas" ; je lui ai répondu "Je suis très étonné que vous me posiez une telle question, car en vérité, je déclare ne jamais avoir travaillé avec eux, ni les connaître et qu’en pareil cas s’il est un homme qui peut vraiment les sauver, c’est vous et non moi." C’est à ce moment-là qu’il me répliqua "Vous vous défendez Monsieur Airaud, et vous avez raison, je serais à votre place j’en ferais autant, mais je vous en conjure il ne s’agit pas de manœuvre, il s’agit purement et simplement de sauver trois hommes, si vous le désirez, je vais faire beaucoup plus, je vous ai dit tout à l’heure que vous étiez compromis dans une grave affaire où vous seriez fusillé, en qualité de Commissaire, j’ai des pouvoirs et ces pouvoirs je les mettrais à exécution si vous voulez reconnaître les trois inspecteurs comme travaillant avec vous, je vous extirpe de l’affaire Morin je vous classe dans l’affaire des trois inspecteurs, le tout ira à la Police Française et vous êtes sauvé. Je lui ai répliqué "Je serai fusillé s’il le faut mais vous ne me ferez pas dire que je connais quelqu’un quand je ne le connais pas". C’est à ce moment-là qu’il me posa une autre question "Avez-vous des enfants ?" – Je lui ai répondu que j’avais une fille, pouvez-vous jurer sur sa tête que vous ne les [la] connaissez pas ? – J’ai répondu oui je le jure. À ce moment-là il me déclara "Saligaud, il jure sur la tête de sa fille qu’il ne les connaît pas alors que je suis sûr du contraire, vous avez de la chance d’être sur un lit d’hôpital, sans quoi je vous caresserais les oreilles" Sur quoi il est parti, je ne l’ai plus revu. »
Le 21 décembre 1945 l’Humanité annonça : « Condamnation d’un traître. »
« La 2e sous-section de la Cour de justice de Paris a infligé hier la peine de mort et la dégradation nationale ainsi que la confiscation des biens à René Guillaume, 27 ans. Pendant l’occupation, inspecteur à la brigade spéciale des renseignements généraux, il fit arrêter 64 patriotes, dont six furent exécutés et vingt déportés ; il était renommé pour les mauvais traitements qu’il faisait subir aux malheureux qu’il interrogeait. »
« C’est René Guillaume qui arrêta notamment René Le Gall, conseiller municipal de Paris et le frère de notre camarade Maurice Thorez (Louis Thorez]) ; tous deux ont été fusillés. » L’exécution de René Guillaume eut lieu le 7 mars 1946 au Fort de Châtillon.
Arthur Airaud a été homologué Interné de la Résistance intérieure française (RIF), membre du Front national, statut d’interné résistant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9754, notice AIRAUD Arthur, Eugène, Delphin dit MONTIGNY par Daniel Grason, Emmanuel Le Dœuff, Claude Pennetier, version mise en ligne le 1er octobre 2022, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Daniel Grason, Emmanuel Le Dœuff, Claude Pennetier

Arthur Airaud dans son uniforme d'inspecteur de la préfecture de police
Arthur Airaud dans son uniforme d’inspecteur de la préfecture de police
Cliché fourni par Jean-Pierre Raynaud
Arthur Airaud et Michel Dubois à sa droite
Arthur Airaud et Michel Dubois à sa droite
Lors d’une manifestation du "Comité de Libération de la Police" sur les Champs Elysées vraisemblablement à l’automne 1944.

SOURCES : RGASPI, 495 270 1424. — Arch. PPo. GB 28 et BS2 carton 42, 77 W 3113-294.398, cabinet du préfet, et 300 ; rapports hebdomadaires, carton 16, communiqué par Emmanuel Debono. — Arch. Nat. F7/13735, juillet 1935. – Service historique de la Défense Vincennes GR 16 P 5254, – Service historique de la Défense Caen SHD/AC 21 P 735629. — Le Communiste du Nord-Ouest, 18 septembre 1925. — Le Travailleur (Eure-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher), 14 avril 1928. — IMT, bobine 188. — l’Humanité du 21 décembre 1945 et du 8 mars 1946. — Le Monde 6 novembre 1975. — Le XIIIe arrondissement de Paris du Front populaire à la Libération, les Éditeurs français réunis, 1977, p. 195-196. — Jean-Marc Berlière, Les policiers français sous l’occupation, Perrin, 2001, notamment p. 151-154. — Jean-Marc Berlière, Franck Liaigre, Le Sang des communistes. Les Bataillons de la jeunesse dans la lutte armée. Automne 1941, Fayard, 2004. – Site de la BNF l’Humanité du 21 décembre 1945 et du 8 mars 1946. — Notice DBMOF par Jean Maitron et Claude Pennetier. — Notes de Paul Merceron et de Patrick Lancelin.

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