BADOUIX Pierre

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 15 septembre 1893 à Perpignan (Pyrénées-Orientales), décédé le 18 janvier 1946 (ou 1948) à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; marin ; responsable syndicaliste CGT et militant communiste des Bouches-du-Rhône.

Fils de Pierre Badouix, garçon de magasin, et de Joséphine Jonca, marié à Avignon (Vaucluse) avec Henriette Brichet, résidant à Marseille, boulevard de Plombières, il était employé dans l’hôtellerie embarquée. Inscrit maritime, il travaillait pour la compagnie Paquet. D’après une note de police du 12 février 1940, ce militant communiste se serait « constamment » employé à créer des cellules à bord. Il était en 1937-38 secrétaire de la cellule du Djenné ce qui lui valut d’être renvoyé du navire en 1938. Il avait adhéré à la CGT en 1906. Le 4 janvier 1939, lors d’une réunion à la Bourse du Travail, exploitant, toujours d’après la police, le malaise des agents après la tentative de grève du 30 novembre précédent, il créa un syndicat dissident des ADSG (agents du service général à bord) dont il devint le secrétaire général. Charles Pasquini et Pierre Ferri-Pisani que ce syndicat mettait en cause le firent rejeter par la suite après référendum à bord des navires. Pierre Badouix fut appréhendé à Marseille le 1er mars 1940 et envoyé au camp d’internement administratif de Chabanet (Ardèche) par un arrêté préfectoral du 29 février, puis transféré au camp de Saint-Angeau (Charente). La police ayant trouvé des tracts chez lui lors de la perquisition, dont sept exemplaires du tract « A tous les marins », il fut déféré devant le tribunal militaire de la XVe région. Relaxé le 11 juillet 1940, il fut transféré à sa libération au centre de séjour surveillé de Chibron (commune de Signes, Var). Il demanda sa libération le 3 janvier 1941, à laquelle la Police spéciale répondit favorablement. Mais, entre temps, Chibron ayant été fermé, il avait été dirigé vers le camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn), le 14 février 1941. La police spéciale de Marseille confirma son avis favorable à sa libération conditionnelle pour trois mois le 13 juin 1941, en suggérant de l’astreindre à résider hors Marseille. Interrogé à Saint-Sulpice, le 19 juillet 1941, par le commissaire spécial du camp, il affirma n’avoir jamais été membre d’aucun parti et ne reconnut que son activité syndicale, ajoutant n’avoir fait grève qu’en 1922. Le commissaire notait sa très bonne conduite au camp ; il n’avait pas participé à la protestation du 2 avril contre l’envoi d’internés en Afrique du Nord et affirmait désapprouver l’indiscipline et le désordre. Le commissaire était donc favorable à sa libération. Le préfet des Bouches-du-Rhône donna le même avis le 2 août, puis le réitéra le 27 octobre. Pierre Badouix fut finalement libéré le 5 décembre 1941. En avril 1945, il était secrétaire du Syndicat national des marins de France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97552, notice BADOUIX Pierre par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 30 mars 2018, dernière modification le 15 octobre 2021.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/11246 (ancienne cote, lettre du préfet du 7 mars 1940), 76 W 115, 150 W 115, 5 W 163 (dossier internement). — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — Rouge Midi, organe régional du Parti communiste, 24 et 31 janvier, 25 avril, 2 juin, 7 août 1939 (BNF Gallica). — Notes de Louis Botella. — état civil.

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