BAHON Carle, Hyacinthe, Joseph

Par Justinien Raymond

Né le 13 mars 1873 à Laval (Mayenne), mort le 31 janvier 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; professeur de l’enseignement supérieur ; militant socialiste de la Fédération d’Ille-et-Vilaine ; maire de Rennes (1925-1929).

Carle Bahon était issu d’une famille de fonctionnaires des finances et d’intellectuels. Son père, Théodore Bahon, était professeur de mathématiques au lycée de Laval ; sa mère, Caroline Ruith, était sans profession. Il fit, au lycée de Laval, de brillantes études, comme son frère Max Bahon, qui le conduisirent à la khâgne du lycée Louis-le Grand à Paris puis à l’École normale supérieure en 1893. Il en sortit agrégé d’allemand en 1898, et fut nommé professeur au lycée de Toulouse (Haute-Garonne). Il se maria en 1905 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il était maître de conférences d’allemand à la faculté des lettres de Nancy (octobre 1900-novembre 1906), quand il adhéra à la section socialiste SFIO de la ville. Il prit également une part active à la fondation et au fonctionnement de l’Université populaire nancéenne.

En novembre 1906, en remplacement de Victor Basch nommé à la Sorbonne, Carle Bahon devint maître de conférences à la faculté des lettres de Rennes. Il joua dès lors un rôle actif au sein de la section socialiste. En 1908, il fut élu conseiller municipal sur une liste du Bloc des gauches comprenant vingt républicains, dix radicaux et six socialistes. Réélu en 1912, en 1919 et en 1924, il devint maire de Rennes en 1925. Son administration municipale fut axée sur des réalisations scolaires et sociales : sa conception du socialisme était celle d’un intellectuel formé à l’école de Jaurès et très préoccupé des problèmes de culture. Il collaborait au journal La Vie Rennaise. Il dut faire face en mars 1928 à la grève de 200 ouvriers municipaux qui manifestaient contre la suppression de leur emploi annoncée à la suite de la réorganisation de l’octroi planifiée par Honoré Commeurec, conseiller municipal de 1908 à 1935. Il intervint pour un correct réajustement des traitements du personnel municipal. En 1927, il participa aux discussions sur les travaux du palais du Commerce pour sa phase finale, et finalisa la construction de la piscine Saint-Georges.

Lors des élections de 1929, Carle Bahon fut personnellement combattu par les candidats de droite et par les agents de l’autorité qui s’efforçaient d’éliminer les municipalités socialistes. Au premier tour, il se classa le dernier de la liste de gauche, distancé même par le premier candidat de la liste de droite. Il refusa de se présenter au scrutin de ballottage où toute la liste de gauche, sans lui, fut réélue. Il se retira alors de la vie politique active et accepta les fonctions de vice-président de la commission des Hospices. Très attaché à ses convictions, Bahon, par son caractère, était inapte aux attitudes et aux démarches propres à lui conquérir une large popularité. Mais il demeura un des responsables SFIO les plus écoutés du département, constamment appelé à présider le congrès de la Fédération.

Il était chevalier de la Légion d’honneur (1932). Une rue de Rennes porte son nom. Il fut inhumé à Laval.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97668, notice BAHON Carle, Hyacinthe, Joseph par Justinien Raymond, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 14 octobre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Mun. Rennes. — L’Aurore d’Ille-et-Vilaine. — État civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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