BAILLEUL Liévin

Par Justinien Raymond

Né et mort à Roubaix (Nord) : 28 novembre 1869-1er août 1947 ; ouvrier tisserand ; militant socialiste et syndicaliste du Nord.

Liévin Bailleul, dont le vrai nom était Augustin, Liévin Bailliu, était le fils d’un journalier. Il adhéra à l’âge de vingt ans au Parti ouvrier français (POF) et fut un des organisateurs du premier Premier Mai (1890) à Roubaix. Mis à l’index à cause de son activité politique, il trouva refuge, en 1892, à la rédaction du Réveil du Nord où il tenait la chronique roubaisienne, puis à l’Égalité de Roubaix-Tourcoing. Mais il n’abandonna pas l’action syndicale et devint secrétaire général de la Fédération nationale du textile au congrès de Roubaix (1894) auquel il participa activement. Il fut rédacteur du journal corporatif l’Émancipation ouvrière et secrétaire du comité d’organisation du IIIe congrès international du textile tenu à Roubaix en 1897.

Le 11 avril 1897, Bailleul fut élu conseiller municipal de Roubaix ; lors de la scission Carrette, il sera un des six élus locaux à demeurer fidèle au POF. Il participa à ses congrès nationaux à Paris (1893 et 1897), à Lille (1896), à Épernay (1899), à Roubaix (1901), à Issoudun (1902), et aux congrès du PS de France à Commentry (1902), à Reims (1903), à Lille (1904). Au congrès de Paris, salle Japy (1899), il représentait les groupes n°s 9, 10, 11, 12 et 13 du POF de Roubaix. En 1902, il soutint une candidature de principe aux élections législatives, dans la 1re circonscription de Cholet (Maine-et-Loire).

Après l’unité, Bailleul poursuivit son action au sein de la fédération du Nord qui le délégua au congrès national du Parti socialiste SFIO à Saint-Étienne (1909). Cette année-là, il quitta Roubaix pour Lille d’où il revint en 1929 et reprit sa place dans la section socialiste locale. Il fut vice-président de la commission administrative des Hospices et de la caisse des Écoles. En 1940, il s’opposa à Jean Lebas qui venait d’être destitué par le gouvernement de Vichy et accepta la présidence de la commission municipale à l’appel du préfet. Il survécut de peu à la guerre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97692, notice BAILLEUL Liévin par Justinien Raymond, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 15 octobre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Dép. Nord 222 T 39, rapport du commissaire de police du 5 septembre 1895. — Comptes rendus des congrès socialistes. — Nord-Matin, 2 août 1947. — Cl. Willard, Les Guesdistes, op. cit.

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