BAILLY Claude, Justin, dit Louis

Par Bernard Stainmesse

Né le 13 février 1859 à Fourchambault (Nièvre), mort en 1933 à Nevers (Nièvre) ; typographe à Nevers ; militant syndicaliste et socialiste.

"Fils naturel" de Marianne Bailly, blanchisseuse, Claude Bailly fut l’un des fondateurs de la première fédération socialiste de la Nièvre en février 1897 et l’un des principaux militants du syndicalisme nivernais, surtout dans la dernière décennie du XIXe siècle et la première du XXe.

En 1893, président du syndicat des typographes nivernais, il protestait auprès des journaux locaux contre le nouveau mode de confection du journal par clichage qui portait préjudice aux ouvriers. Il interrompit ses fonctions en 1894-1895, et les reprit de 1896 à 1899. Il avait été, lors de l’inauguration de la Bourse du Travail de Nevers, le 8 décembre 1895, le principal orateur. Dans son discours, il déclarait notamment : « ... Notre plus vif désir, camarades, est, comme je vous l’ai déjà dit, de diriger les syndicats dans la voie conciliatrice [...] Nous ne rechercherons jamais la lutte avec le patronat, mais si nos revendications étaient repoussées brutalement et de parti pris, nous accepterions une grève devenue nécessaire et que nous n’aurions pas provoquée, nous mettrions toute notre énergie à la diriger. »

Au cours des années de scission syndicale dans la Nièvre entre la Fédération syndicale (à tendances socialistes) et la Bourse, il fut un des militants du Livre qui travaillèrent le plus à la réunification.

En novembre 1902, il fit partie d’une commission chargée d’étudier la possibilité de création d’une coopérative ouvrière d’imprimerie sur le modèle de la coopérative de cordonnerie « l’Émancipatrice ».

Victime de la grève des typographes en 1906, il fonda avec quelques ouvriers typographes licenciés : Defosse J., Saint-Eloy H., Debret S., l’imprimerie coopérative l’« Avenir ».

Bailly fut aussi un militant socialiste en vue : en 1898, il occupa la fonction de trésorier de la Fédération départementale du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) ; la même année, certains militants songeaient à sa candidature aux élections législatives avant que soit retenue celle de Combemorel.

En mai 1900, il figurait sur une liste de concentration républicaine qui fut battue aux élections municipales de Nevers ; en 1911, il était encore membre suppléant de la commission administrative fédérale.

Après la scission CGT-CGTU, Claude Bailly appartint au bureau du syndicat du Livre confédéré de la Nièvre et, en 1925, il fut élu conseiller municipal SFIO adjoint au maire de Nevers.

Il s’était marié le 17 novembre 1883 avec Louise Garnier, qui fut débitante de tabacs. Le couple eut quatre garçons (Pierre en 1885, Maurice en 1889, Philippe en 1892, Eugène en 1898) et une fille (Augustine en 1887).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97706, notice BAILLY Claude, Justin, dit Louis par Bernard Stainmesse, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 15 octobre 2022.

Par Bernard Stainmesse

SOURCES : L’Observateur du Centre, organe de la Fédération socialiste de 1898 à fin 1911. — Le Prolétaire de la Nièvre, organe des syndicats ouvriers de la Nièvre, 1905-1914. — La Réforme sociale, n° 239, 12 décembre 1895. — État civil. — Recensement de 1906.

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