ALART Robert, Antoine, Pierre

Par Pierre Chevalier, Jacques Girault

Né le 2 mars 1921 à Béziers (Hérault), mort le 23 janvier 2019 à Prades (Pyrénées-Orientales) ; professeur ; résistant déporté ; militant communiste du Gers puis de l’Hérault ; historien des mines de fer et de la métallurgie des Pyrénées-Orientales.

Robert Alart
Robert Alart

La mère de Robert Alart était couturière en 1921. Son père, Pierre Alart cultivateur propriétaire à Fillols (Pyrénées-Orientales), devint cheminot. Selon son fils, « il fut aiguilleur à la Compagnie des chemins de fer du Midi en poste à Béziers et participa à la grande grève des cheminots de 1920 à l’issue de laquelle il fut rétrogradé au poste d’homme d’équipe ». Syndiqué actif, il devint secrétaire du syndicat CGTU des cheminots de Béziers après 1922. Pour arriver à nourrir la famille, il travailla avec sa femme à la vente de charbon au détail dans un quartier populaire de la ville, à partir de 1930.

Robert Alart obtint une bourse communale qui lui permit d’être admis au lycée Henri IV de Béziers. Il y passa les deux parties du baccalauréat en 1937 et 1938 avant de rejoindre pour peu de temps une classe préparatoire au lycée Joffre à Montpellier (Hérault). Déçu par l’ambiance, il se tourna vers la faculté des lettres de Montpellier, où il suivit les cours de propédeutique et eut pour enseignants les historiens Marcel Blanchard, Augustin Fliche et Jean-Rémy Palanque, ainsi que les géographes Gaston Galtier et Paul Marres. Un temps instituteur auxiliaire en cours complémentaire à Olonzac (Hérault) puis Sérignan (Hérault), il reprit des études universitaires en 1941 et suivit alors les cours de Marc Bloch et de Pierre Gourou à Montpellier.

En novembre 1941, il fut appelé aux Chantiers de jeunesse au Vigan (Gard) puis à Montpellier. La classe 1942 appelée du Service du travail obligatoire devait aller travailler en Allemagne. Robert Alart et un de ses amis, Mazier, membre du mouvement “Combat“, rejoignirent la Résistance dans le Massif Central. Il y devint “Bob“. Il vécut du 10 juillet à son arrestation le 21 décembre 1943 au lieu-dit “Roure“ par une unité de la Wehrmacht avec la moitié de son groupe. Il fut déporté à Buchenwald, le 22 janvier 1944, dans le cadre de l’action “Meerchau“ (écumes), faisant partie des Français internés en vertu du décret “Nacht und Nebel-Erlaß“. Le 1er avril 1944, il fut transféré à Harzungen, Kommando de Dora, jusqu’au 28 octobre 1944, devenant alors le camp de concentration de Mittelbau. Il y resta jusqu’au 4 avril où il fut emmené à Bergen-Belsen. L’armée britannique libéra le camp le 15 avril 1945.

De retour en France, il reprit ses études universitaires et en particulier débuta ses recherches sur les mines des Pyrénées-Orientales, dont il continua par la suite de classer la masse de documents trouvés et recopiés. Licencié en histoire et géographie, Robert Alart devint professeur au collège de Mirande (Gers). Adhérent au Syndicat national de l’enseignement secondaire depuis 1946, membre du Parti communiste français depuis 1945, secrétaire de la section communiste de Mirande, il fut membre du comité de la fédération communiste (1949-1950). Muté au collège de Lodève (Hérault), professeur certifié d’histoire et géographie, il devint rapidement secrétaire de la section communiste. Il se maria en décembre 1946 à Béziers avec Jeanne Abbes, sans profession, membre du PCF. Le couple eut quatre enfants.

Alart fut condamné à 10 000 francs d’amende par la cour d’appel de Montpellier pour organisation d’une manifestation sans déclaration préalable (29 mai 1952), jugement confirmé en appel. Il fut candidat à diverses élections cantonales à Lodève (1951 : 824 voix sur 3 159 suffrages exprimés, 1958 : 754 voix sur 5 891 inscrits, 1964, mars 1982). Il fut régulièrement candidat aux élections municipales de 1953 à 1977. Membre de la FNDIRP dont il avait assisté au congrès de fondation en octobre 1945, il faisait partie du comité directeur de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance dans le département.

Retraité en 1978, il s’installa à Prades (Pyrénées-Orientales). Il poursuivit alors ses recherches historiques sur les mines de fer du Canigou et les mineurs de ce bassin, partiellement publiées dans Le Fil du fer, bulletin des Amis de la route du fer (Prades).

Dans son carnet, l’Humanité de 29 janvier 2019 retraça les grandes étapes de sa vie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9771, notice ALART Robert, Antoine, Pierre par Pierre Chevalier, Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 23 septembre 2021.

Par Pierre Chevalier, Jacques Girault

Robert Alart
Robert Alart
Robert Alart en juin 2013
Robert Alart en juin 2013
Cérémonie à Vinça (Pyrénées-Orientales)

SOURCES : SHD Vincennes : GR 16 P 5780. Dossier Robert Alart (non consulté) .— Notice nécrologique, L’Humanité, 29 janvier 2019 .— Arch. du comité national du PCF. — Manuel Rispal, Billom 1941-1943, Éditions Autrefois, 2013, p. 21. — Georges Sentis, Le Service du travail obligatoire, tome 2. Robert Alart, réfractaire au STO - maquisard AS - déporté, Perpignan, ANACR des Pyrénées-Orientales, comité local du Conflent, 2010.— Entretiens avec Pierre Chevalier (1999-2016). — Note d’André Balent .— Jean-Pierre Castillo, "Notre ami, Robert Alart, Résistant et Déporté, Chevalier de la Légion d’Honneur, n’est plus". Site du PCF 66 [http://66.pcf.fr/110086] .—

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