BALDACCI Joseph, Ange, Jean, Louis

Par Yves Lequin, Gérard Raffaëlli

Né le 21 mai 1885 à Saint-Bonnet-le-Château (Loire), mort le 11 septembre 1945 à Saint-Étienne (Loire) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI de la Loire, membre du bureau national.

Fils d’un gendarme, Joseph Baldacci fut très tôt attiré par l’enseignement. Il travailla à Voiron (Isère) comme maître d’internat, avant d’entrer à l’École normale d’instituteurs. Il fut l’un des créateurs du syndicalisme enseignant dans la Loire. Nommé en octobre 1910, instituteur adjoint à Firminy, il souscrivit en 1911 à La Guerre sociale, le journal de Gustave Hervé. Membre actif des organisations corporatives, il participa avec Pépier à l’action éducative entreprise par la Bourse du Travail de Firminy dans le cadre de la « Ruche laïque » et par le « Groupe d’études sociales » d’Unieux aux côtés de l’instituteur Vicériat. Il fut, avec sa femme Francine Arthaud, un des douze signataires dans la Loire du manifeste syndicaliste du 16 septembre 1912 et tous les deux furent punis d"une « réprimande ». À la suite de la décision ministérielle de dissoudre les syndicats d’instituteurs, il adressa, conformément à la décision syndicale, sa démission de la section au préfet. Il militait également à la Ligue des droits de l’Homme, ainsi qu’au Parti socialiste si l’on en croit une note du commissaire de police de Firminy qui précisait en 1916 qu’il était « avant la guerre, le porte-drapeau du Parti socialiste unifié, et le pilote et l’électeur influent de M. Lafont ». En août 1914, il fut mobilisé dans le 216e RI comme caporal, et resta au dépôt de Montbrison jusqu’en décembre de la même année. Il fut alors versé au 286e RI et envoyé aux armées, où il fut promu sergent en janvier 1915 et sergent-major en avril 1916.

Au lendemain de la guerre, pendant laquelle son épouse avait mené une action pacifiste active, il participa avec Moulin et Allamercery, à la reconstitution de la section syndicale des instituteurs (27 mars 1919) dont il devint membre du conseil d’administration. Il s’occupa de la publication du bulletin du syndicat Les Semailles dont le premier numéro parut en décembre 1919. Pour infraction à la loi sur les syndicats, il fut condamné en juillet 1920, comme les autres responsables de la section, à 16 francs d’amende, et la section fut dissoute en juillet 1921.

Baldacci adhéra, comme la plupart des militants socialistes du département, au Parti communiste en 1921 ; puis en 1923, après le départ du groupe Faure-Lafont, il rejoignit la Fédération communiste unitaire en janvier 1923. Syndicaliste révolutionnaire, il a d’abord été partisan de l’adhésion conditionnelle à l’ISR et milita donc au sein de la CGTU.

En 1925, Baldacci devint membre du bureau fédéral de la FCU et entraîna son syndicat dans l’autonomie. Responsable de la rédaction et de l’administration de l’Action syndicaliste, n° 1, février 1925, il avait constitué avec Thévenon une « petite équipe » sur les positions de la Révolution prolétarienne, et était en relations avec des confédérés, notamment le secrétaire de la bourse du travail de Firminy.

En 1927, il rejoignit la CGT au sein de laquelle il se proposait de faire « un long travail de taupe » pour « constituer une équipe ». Il joua un rôle actif au sein du SNI, participa au congrès de Nîmes en 1930 et devint membre du bureau national, comme secrétaire à la propagande, poste qu’il conserva jusqu’en 1939. Sur le problème de l’unité, il s’exprima ainsi au congrès de Paris du SNI en août 1931 : « Les 22 donnent, sur ce point, une leçon. Quand on voit des camarades comme Monatte et Dumoulin qui se sont combattus et qui, aujourd’hui, se tendent la main pour travailler ensemble, on a là l’exemple de ce que nous devrions faire, à quelque CGT que nous appartenions (Vifs applaudissements). » (L’École libératrice, 19 septembre 1931).

Plus ou moins retiré de l’action militante, il aidait un parent à la direction d’une usine de céramique, lorsque la mort le surprit le 11 septembre 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article97765, notice BALDACCI Joseph, Ange, Jean, Louis par Yves Lequin, Gérard Raffaëlli, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 16 octobre 2022.

Par Yves Lequin, Gérard Raffaëlli

SOURCES : Arch. Nat. F7/13371. — Arch. Dép. Loire, 19 M 26, 93 M 97, 92 M 258, 10 M 184. — G. et M. Raffaelli, Le Mouvement ouvrier contre la guerre, Mémoire de Maîtrise-Nanterre. — H. Destour, Les syndicalistes révolutionnaires et le mouvement syndical dans le département de la Loire entre les deux guerres mondiales, Mémoire de Maîtrise-Saint-Étienne. — Papiers Thévenon. Celui-ci décrit ainsi Baldacci : « Il aimait le travail bien fait, préparant méticuleusement ses interventions comme son travail à l’école, et ne s’engageait dans une action qu’après en avoir bien mesuré l’efficacité et les risques, mais une fois engagé, il fonçait et il n’était pas toujours bon de se trouver sur son passage ». — Le Cri du Peuple, 17 janvier 1926. — Le Réveil du Peuple, 21 janvier 1925. — L’Écho syndical, novembre 1929.

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