Par Jaques Girault
Né le 7 mars 1908 à Toulon (Var), mort le 24 décembre 1972 à Toulon ; ouvrier ferblantier à l’Arsenal de Toulon ; syndicaliste CGT et militant communiste du Var.
Étienne Albertini était le plus jeune fils d’un ouvrier immatriculé à l’Arsenal maritime, d’origine corse, qui avait trois enfants. Il ne reçut aucun sacrement catholique. Son père mourut en février 1914 ; sa mère travailla alors pour la Marine (fabrication de sacs de marins). Étienne Albertini, qui habitait le quartier de Saint-Roch, obtint le certificat d’études et débuta un apprentissage de chaudronnier sur fer en septembre 1923, à l’Arsenal. Devenu ouvrier ferblantier, il passa à la direction de l’Artillerie navale en août 1928. Il était alors membre du Parti communiste et de la CGTU. Trois mois plus tard, il partit effectuer son service militaire dans les chars en Tunisie.
Réintégré à l’Arsenal en février 1930, il fut affecté à l’atelier de mécanique à la Pyrotechnie. Marié à Toulon en février 1930, Étienne Albertini, membre de la commission administrative du syndicat CGTU, fut délégué au congrès antifasciste de Paris (Rouge-Midi, 10 juin 1933). Il fut, pendant quelques années, secrétaire d’une cellule communiste. À la conférence de la première section du Parti communiste, le 14 mars 1937, il fit le rapport de trésorerie. Dans le même temps, il jouait un rôle important dans le groupe : « Émancipation de la Corse ».
Le 5 novembre 1938, un rapport de police indiquait qu’Étienne Albertini venait de quitter le Parti communiste et le syndicat CGT dont il était membre de la commission administrative. Bien que l’enquête l’ait blanchi, il n’avait pu accepter les accusations portées contre sa gestion.
Il avait réussi l’essai de chaudronnier sur cuivre en juin 1937 et passa peu après, à l’atelier des forges. Mobilisé d’août 1939 à juillet 1940, il fut licencié de l’Arsenal le 31 octobre 1940 puis réintégré en mai 1941. Il avait entre-temps travaillé trois mois aux tramways et quinze jours aux Grands travaux. Père d’un enfant, habitant le quartier de Claret, en mars 1941, selon la police, il était inscrit à la Légion des Combattants. Madame Albertini, dans sa lettre, pense qu’il n’en fut rien. Après la guerre, syndiqué à la CGT, sympathisant communiste, il travailla à l’Arsenal jusqu’au 1er mars 1964.
Voir aussi pour Toulon, Albertini, Charles Albertini, Eusèbe Albertini, Joseph Albertini, L. Albertini, Pierre, Horace Albertini
Par Jaques Girault
SOURCES : Arch. Nat. F7/13021 ; 13123 ; 13164. — Arch. Dép. Var, 4 M 46 ; 4 M 47 ; 4 M 48 ; 4 M 50 ; 4 M 55.2 ; 4 M 56.10 ; 4 M 59.2 ; 4 M 59.3 ; 4 M 59.4.4 ; 7 M 47 ; 3 Z 4.22 ; 3 Z 4.30 ; 3 Z 4.31. — Arch. Troisième Région Mar., matricule 9638, C N 14 ; dossier individuel 2 G 2 499. — Renseignements fournis par Madame Veuve Étienne Albertini.