ALBERTINI Jean, Prosper, Paul

Par Jacques Girault

Né le 17 novembre 1931 à Grenoble (Isère), mort le 28 septembre 2006 à Lyon (VIIe arr.) ; professeur ; militant syndicaliste du SNETAA puis du SNES ; militant communiste du Rhône ; écrivain.

Jean Albertini diffusant la presse
Jean Albertini diffusant la presse
Vendeur de l’Humanité

Fils aîné de Jean-Baptiste Albertini, avocat, futur résistant et maire, socialiste proche des communistes de Belley (Ain), marié avec la fille d’une employée des PTT, Jean Albertini reçut une éducation religieuse et pratiqua le scoutisme à Belley. Il entra au lycée de Chambéry (Savoie) en 1942, puis, en mai 1944, après les bombardements de cette ville, revint dans sa famille.

Adhérent des Jeunesses communistes depuis 1943, il fut certainement en contact avec des résistants. Inscrit au cours d’enseignement par correspondance Viet, par la suite, il vécut chez sa grand-mère à Lons-le-Saunier (Jura) et termina ses études classiques au lycée de la ville. Après avoir obtenu le baccalauréat, il fut élève de Première supérieure du lycée du Parc à Lyon et fut bien placé au concours de l’École normale supérieure. Il redoubla au lycée Henri IV à Paris où, membre des Jeunesses communistes, il militait dans la cellule du Parti communiste français en 1947. Il échoua au concours de l’ENS.

Jean Albertini de retour dans la région lyonnaise devint surveillant dans des établissements scolaires tout en étant inscrit à la Faculté des Lettres de Lyon où il obtint la licence de lettres classiques. Il se maria en avril 1953 à Belley avec la fille d’un droguiste qui travaillait chez ses parents. Ils eurent une fille en 1965.
Jean Albertini fut professeur dans l’enseignement technique court en banlieue lyonnaise, puis, reçu au CAPES de lettres classiques, enseigna dans des collèges ou lycées à Vienne (Isère), à Pont-de-Vaux (Ain), à Villeurbanne (Rhône). À partir de 1968, il souhaita s’installer avec sa famille dans la ZUP des Minguettes de Vénissieux (Rhône) où il obtint un poste au collège Michelet. À la fin des années 1970, il fut chargé de cours de sciences du langage et d’analyse de la presse à l’Université de Lyon 2 et cet enseignement fut renouvelé pendant une quinzaine d’années. Il obtint l’agrégation à la fin de sa carrière, peu de temps avant sa retraite en septembre 1995.

Jean Albertini fut le secrétaire du Syndicat national de l’enseignement technique apprentissage autonome dans l’académie de Lyon de 1954 à 1959. Il siégea au bureau national du syndicat de 1958 à 1966. Passé dans l’enseignement moderne et classique, il milita au sein du Syndicat national des enseignements de second degré.
Secrétaire de la cellule communiste de son établissement d’enseignement, il entra au comité de la fédération communiste en 1962 et ne fut pas renouvelé lors de la conférence fédérale suivante. Il milita au PCF pendant toute sa vie.
Parallèlement à son enseignement, Albertini intervenait dans des réunions s’adressant à des ouvriers (par exemple en 1968 aux usines Berliet). En liaison avec des municipalités ou des comités d’entreprises, il participait à des rencontres sur des thèmes culturels. Il fut actif avec la Compagnie de la Satire, à Vénissieux, dirigée par Bruno Carlucci.

Jean Albertini fut un spécialiste de la littérature pacifiste et communiste de la première moitié du XXe siècle, notamment des œuvres de Romain Rolland, de Jean-Richard Bloch, de Roger Vailland, de Louis Aragon et d’Elsa Triolet. Membre de l’Association Romain Rolland fondée en 1999, il publia l’édition annotée et commentée de la correspondance Bloch-Rolland dans les Cahiers Romain Rolland. Adhérent de l’Association des études sur Jean-Richard Bloch, un de ses désirs était de faire connaître l’œuvre de J-R Bloch qu’il estimait injustement décriée. Membre de la section culturelle du PCF, il prit part à la fondation en 1985 de la Société des amis de Louis Aragon et Elsa Triolet, dont il devint le secrétaire général adjoint pour les régions. Dans le cadre de cette dernière, il organisa des journées d’études, des expositions, notamment en 1997 à Givors (Rhône), sur le thème "Aragon ou l’écriture faite homme". Une formation du CNRS, « Équipe de recherches interdisciplinaires sur Elsa Triolet et Aragon », se constitua en 1996. Dans les années 2000, il présenta, dans plusieurs émissions sur les ondes de Radio Canuts à Lyon, les apports de l’œuvre de Louis Aragon.

François Eychart écrivit un hommage dans le carnet de l’Humanité du 2 octobre 2006, repris dans le bulletin consacré à Jean-Richard Bloch en 2007 par les Cahiers de la Société Aragon-Triolet et complété par un article d’Edouard Béguin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9803, notice ALBERTINI Jean, Prosper, Paul par Jacques Girault, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 23 septembre 2021.

Par Jacques Girault

Jean Albertini diffusant la presse
Jean Albertini diffusant la presse
Vendeur de l’Humanité
Jean Albertini en conférence
Jean Albertini en conférence
Lors d’une lecture-conférence sur Elsa Triolet

ŒUVRE : Le fichier de la BNF comprenait en 2017 sept références dont :
- Introduction et notes à Romain Rolland, Textes politiques, sociaux et philosophiques choisis, Paris, Editions sociales, Les Classiques du Peuple, 1970.
- Préface à Romain Rolland, L’esprit libre : Au-dessus de la mêlée, les Précurseurs, Le Cercle du bibliophile, 1971.
- Avez-vous lu Jean-Richard Bloch ?, Paris, Editions sociales, 1981.
- Présentation de Non, Aragon n’est pas un écrivain engagé !, textes inconnus ou méconnus, Editions de l’Aube, 1998.

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Renseignements fournis par la sœur et la fille de l’intéressé. — Notes de François Eychart.

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