ALBERTINI Jeanne [épouse AVRILLIER Jeanne]

Par Claude Pennetier

Née le 25 novembre 1922 à Marseille (Bouches-du-Rhône) ; employée de l’Assistance publique de Marseille puis assistante sociale ; militante communiste et syndicaliste de Marseille puis de La Seyne (Var) ; membre du secrétariat de l’UD-CGT du Var.

Fille d’une ardéchoise qui tenait un commerce d’alimentation avant de se consacrer à ses trois enfants, et d’un père corse, policier municipal à Marseille, syndicaliste (il aurait organisé la première grève de la police dans cette ville) et membre du Parti socialiste, Jeanne Albertini perdit son père lorsqu’elle avait seize ans, en 1939, et arrêta l’école pour entrer dans les PTT où elle resta un an. Elle travailla ensuite pendant neuf ans à l’assistance publique de Marseille, au bureau de bienfaisance où l’influence de la CGT était faible. Elle put suivre des études en travaillant et obtint un diplôme d’assistante sociale. Mais son employeur, irrité par son militantisme, refusa de la garder dans ses nouvelles fonctions en 1952.
Jeanne Avrillier avait en effet adhéré au Parti communiste en 1945 et figura sur les listes de Jean Cristofol aux élections municipales de 1947. Elle suivit une école fédérale, fut quelques mois membre de la commission de l’éducation, puis chargée d’une commission féminine de l’Assistance publique et de l’Union des femmes françaises. C’est dans le cadre de l’UFF qu’elle rencontra des personnalités qui la marquèrent : Mireille Dumont et Jacqueline Lallemand. Le militantisme marseillais la marqua profondément : mobilisation contre la présence de Ridgway sur la Cannebière, actions contre la guerre d’Indochine, solidarité avec Henri Martin, mouvement pour la libération de Jacques Duclos qui mit la direction marseillaise en situation de quasi-clandestinité.
C’est à regret qu’elle partit travailler à La Seyne, municipalité communiste dirigée par Toussaint Merle, en septembre 1952. La CGT et le Parti communiste lui confièrent très vite des responsabilités. Elle prit le relais de Maguy Added assistante sociale. Souvent prénommée « Jeannette », elle fut secrétaire du syndicat des communaux de La Seyne (où elle contribua à la titularisation des femmes de service et des éboueurs) et responsable de l’union locale CGT où elle rencontra quelques difficultés dans un univers « viril » marqué par les militants du bâtiment et de la métallurgie. Elle entra également au comité de la section communiste de La Seyne et au comité fédéral communiste du Var en 1954, mais deux ans plus tard sa présence fut contestée en raison de ses difficultés à l’UL de la Seyne ; après discussion elle fut maintenue et siégea jusque dans les années soixante-dix. Elle fut particulièrement active dans la lutte unitaire contre l’OAS dans le cadre d’un comité de défense de la République, allant jusqu’à perdre des contacts personnels avec les responsables de FO, sans résultat en raison du fossé qui les séparait
Elle entra au secrétariat de l’Union départementale CGT du Var en 1957, siégea à son bureau de 1959 à 1967 et fut encore élue à la commission exécutive de l’Union départementale en 1969. Elle lui confia à différentes reprises la responsabilité des « femmes », ce qui n’était « pas simple dans un univers méditerranéen ». Elle fut surtout secrétaire départementale des services publics et de santé CGT à partir de 1964.
À la retraite, elle participa à l’Union syndicale des retraités, s’occupant particulièrement des femmes, sans grand succès dit-elle.
Elle s’était mariée en 1959 avec André Avrillier (février 1909-août 1975), VRP, qui avait fait de la Résistance en Savoie, et avait adhéré au Parti communiste à la Libération. Il fut membre du secrétariat de l’UD-CGT des Bouches-du-Rhône.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9804, notice ALBERTINI Jeanne [épouse AVRILLIER Jeanne] par Claude Pennetier, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 8 décembre 2017.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Entretien avec Jeanne Avrillier- Albertini, juillet 2004. — Notes de Jacques Girault et de Slava Liszek.

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