ALBET Émile [ALBET Émilien, Marius, Henri, dit]

Par Jacques Girault, Gilles Morin

Né le 16 juillet 1902 à Villefranche-d’Albigeois (Tarn), mort le 22 juillet 1985 à Saint-Juéry (Tarn) ; instituteur, puis inspecteur de la Jeunesse et des Sports ; responsable syndical SNI puis CGT ; socialiste SFIO puis indépendant, président du conseil général du Tarn (1961-1976) ; maire de Saint-Juéry (1945-1978).

Fils d’un facteur et d’une couturière, Émile Albet fut élève à l’École normale d’instituteurs de Toulouse (Haute-Garonne) en 1920-1921. Il obtint le certificat d’aptitude professionnelle en 1920. Il effectua son service militaire dans l’infanterie au Maroc (1922-1924) où il resta comme militaire jusqu’en septembre 1926 (guerre du Rif). Il fut champion de France de rugby avec le FC Carmausien, champion des Pyrénées avec le stade athlétique gaillacois et finaliste du championnat de France militaire.

Émile Albet exerça comme instituteur stagiaire dans diverses communes du Tarn : Lacaze (1921-1922), Faussergues (1924), Gaillac (1926-1927), Trébas (1927-1928), puis comme titulaire à Faussergues (1928-1931), à Castelnau-de-Montmirail (1931-1936), à Laferasse (1936-1939), à Albi (1939-1940), à Mazamet-les-Baumes (1940-1942), à Carmaux (1942-1944) et à Albi (école Jean Jaurès en 1944-1945). Titulaire du certificat d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique, il contribua au développement de l’éducation physique à l’école primaire.
Il se maria en avril 1928 à Saint-Juéry avec une institutrice. Le couple eut un fils.

Syndiqué depuis 1921, Émile Albet devint secrétaire de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en 1935 et le demeura jusqu’à la guerre. Il fut élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1938.

Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1926, il se montra très actif dans l’accueil des réfugiés espagnols et s’opposa aux accords de Munich. Mobilisé de septembre 1939 à juin 1940, il fut déplacé d’office à deux reprises par le gouvernement et participa aux luttes de la Résistance dans le mouvement Libération-Sud. Militant de la CGT, il fit partie du Comité départemental de Libération.

Nommé à titre provisoire dans le cadre des services extérieurs des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire en juillet 1945, Albet fut titularisé comme inspecteur de la Jeunesse et des Sports en 1951 et exerça les fonctions de chef du service départemental de la jeunesse et des sports du Tarn à partir de janvier 1956 jusqu’à sa retraite en septembre 1960. Il habitait alors Albi.

Élu à l’unanimité au bureau fédéral en janvier 1946, secrétaire adjoint de la fédération SFIO du Tarn en février 1946, Émile Albet fut, avec Maurice Deixonne et André Raust, contrôlé par la Commission nationale des conflits, à la demande du Comité directeur pour avoir créé un Comité d’entente avec le Parti communiste à l’échelon fédéral et avoir écrit des articles antiparlementaires critiquant Félix Gouin. Ils furent condamnés, le 20 février 1946, à une suspension de toute délégation et mandat pendant cinq ans, sanction levée par le congrès extraordinaire de mars suivant. Il devint alors secrétaire fédéral de septembre 1946 et le demeura jusqu’en décembre 1948.

Maire de Saint-Juéry d’avril 1945 à 1978, conseiller général du canton de Villefranche-d’Albigeois en septembre 1945, Émile Albet présida la commission départementale de 1945 à 1951 puis de 1956 à 1961 et adopta une attitude très anticommuniste qui lui valut, selon le préfet, la bienveillance des modérés au début des années 1950.

En 1950, Émile Albet s’opposa à Fernand Verdeille pour la présidence du conseil général et subit l’ostracisme des proches du sénateur et des dirigeants fédéraux. À la dernière minute avant les élections cantonales d’octobre 1951, il se représenta comme socialiste indépendant et fut réélu sous cette étiquette, ainsi qu’en 1958, 1964, 1970, 1976. Candidat contre Verdeille à la présidence du conseil général après ces élections d’octobre 1951, il fut battu avec 15 voix, contre 20 au président sortant. En 1955, il se représenta à la présidence de l’assemblée départementale contre Fernand Verdeille. Ils obtinrent tous les deux 17 voix au premier tour, mais Verdeille fut élu à une voix de majorité au second.

Émile Albet présida l’assemblée départementale de 1961 à 1976, puis présida la commission des affaires économiques de 1976 à 1982. Fondateur de l’office départemental d’HLM et de la fédération départementale des Maisons de la jeunesse et de la culture, il présida ces deux organismes. Il habitait alors Puech de Prades par Saint-Juéry.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9808, notice ALBET Émile [ALBET Émilien, Marius, Henri, dit] par Jacques Girault, Gilles Morin, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 23 septembre 2021.

Par Jacques Girault, Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F1a/3228, 1cII/299, 1cII/323, 7/15 534, n° 4253, 17/27 661. CAC, 92 062, article 1. — Arch. OURS, correspondance Tarn. — Presse syndicale. — Bulletin Intérieur de la SFIO, n° 11, p. 11-12. — Renseignements fournis par l’intéressé et par le conseil général du Tarn. — Sources orales.

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