BATAS Jean, Marie, Auguste, Joseph

Par Jacques Girault

Né le 23 juin 1900 à Paramé (Ille-et-Vilaine), Jean Batas était le fils aîné de Jean-Marie Batas, tailleur de pierres, secrétaire de l’Union locale CGT de Saint-Malo depuis 1909 et secrétaire de l’Union départementale entre les deux guerres. Sa mère était épicière. Le jeune Jean Batas fut baptisé et fit sa communion.

Boursier, il entra à l’École pratique d’industrie de Rennes où il obtint le brevet. Il était pensionnaire chez Ernest Chéreau, secrétaire de l’Union locale CGT de la ville. Après son service militaire à Saint-Cyr l’École (Seine-et-Oise) puis comme mécanicien au camp d’aviation de La Martinerie à Châteauroux (Indre), il travailla comme ajusteur mécanicien chez Voisin (aviation) à Issy-les-Moulineaux (Seine) puis devint chef monteur chez Thomson dans le XVe arr. de Paris et s’occupa des centraux téléphoniques.

Marié religieusement à Paris (XIVe arr.) en mars 1921 avec une originaire de Paramé (son témoin était Albert Aubry, député socialiste de l’Ille-et-Vilaine), Batas demeurait à Châtenay-Malabry (Seine) chez son beau-père, Marc Kérilis, contrôleur des chemins de fer. Le couple Batas eut une fille.

Candidat socialiste SFIO aux élections municipales, sur la liste d’entente républicaine et socialiste (Cartel des gauches), il obtint le 3 mai 1925, 236 voix sur 700 inscrits et 601 votants. Avec ses amis, il fut élu, le dimanche suivant, avec 330 voix sur 598 votants.

Dès son élection, La Rive Gauche, hebdomadaire régional qui soutenait la liste de la municipalité sortante soulevait la question de son inéligibilité puisqu’il n’avait pas encore vingt-cinq ans. Il répondit, le 23 mai 1925, par une longue lettre indiquant que la jeunesse ne devait pas « effrayer ». Batas appartenait aux commissions des fêtes, scolaires, de l’instruction publique, de la bibliothèque, du personnel communal et des transports en commun. Il était avec le maire Jean Longuet, délégué à l’Union des conseillers municipaux socialistes de la Seine. Une de ses premières actions fut de louer, avec Guyard (sans doute Albert Guyard), régulièrement la salle de la route de Versailles, à la société locale, La Muse de Châtenay, pour des représentations cinématographiques le samedi.

Le conseil d’État annula son élection, le 18 décembre 1925. Cette décision fut annoncée par La Rive gauche le 27 mars 1926 et rendue publique lors de la séance du conseil municipal le 18 avril 1926.

Le maire, Jean Longuet, regretta fortement cette décision. Batas devint alors secrétaire de la Caisse des écoles.

Tuberculeux, il mourut à l’hôpital Cochin (Paris XIVe arr.) le 2 juillet 1928 ; ses obsèques religieuses se déroulèrent à l’église Saint-Germain l’Auxerrois à Châtenay-Malabry. Sa veuve, couturière à domicile, mourut trois ans plus tard.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article98423, notice BATAS Jean, Marie, Auguste, Joseph par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 31 octobre 2022.

Par Jacques Girault

SOURCE :Arch. Dép. Seine, DM3 46. — Arch. Com. Châtenay-Malabry. — Presse locale. — Témoignages de sa sœur, de son frère et de son beau-frère.

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