BAUDISSON André, Henri, Joseph

Par Jacques Girault

Né le 21 décembre 1895 à Fox Amphoux (Var) ; mort le 5 mai 1973 à Tourves (Var) ; chauffeur puis mécanicien ; conseiller municipal socialiste SFIO de Brignoles (Var).

Fils d’un cordonnier, André Baudisson, marié à Brignoles (Var) en octobre 1920, fut chauffeur et mécanicien. Candidat à Brignoles sur la liste du Cartel des Gauches en 1925, il obtint le 3 mai, 302 voix sur 1 138 inscrits. Il était alors président d’un groupe d’Amis.
Baudisson, après le décès accidentel du maire de la ville, fut l’un des trois candidats de la liste SFIO aux élections municipales complémentaires en juin 1937. Il s’agissait essentiellement d’empêcher la liste communiste conduite par le député Charles Gaou d’être élue. Les conseillers municipaux « de droite » ne présentèrent pas de candidats. La campagne socialiste fut très modérée ; « nous promettons de voter tous les projets, émanant de qui que ce soit, que nous jugerons susceptibles de servir et de défendre les intérêts locaux » affirmaient les candidats qui ajoutaient « notre idéal socialiste [...] consiste à défendre la République contre le Pouvoir totalitaire d’un Homme quel qu’il soit ». Enfin, allusion très précise au contexte, les candidats indiquaient : « nous nous refusons à chauffer l’enthousiasme belliqueux de nos concitoyens et nous demandons aux jeunes gens, aux mobilisables de dire qui défend le mieux leur droit à la vie ». Baudisson arrivait en tête, le 27 juin 1937, avec 442 voix (soit quatre-vingt-dix voix de plus que ses colistiers) sur 1 384 inscrits. Les communistes, battus de peu, se désistaient pour les socialistes qui restaient seuls en liste ; le dimanche suivant, ils étaient élus et Baudisson obtenait 663 voix. Il participa aux commissions d’hygiène, de l’eau, de l’assainissement, des œuvres sociales, des travaux, de la voirie et fut délégué aux sapeurs-pompiers et au syndicat intercommunal de l’électricité.
Après ce succès personnel incontestable, André Baudisson fut présenté avec François Brun aux élections pour le conseil d’arrondissement dans le canton de Brignoles (qui était doublement représenté). Là encore la lutte fut chaude ; il s’agissait de battre les communistes et les candidats de droite, les « fascistes ». La campagne électorale fut animée ; entre autres, Édouard Le Bellegou qui venait de rejoindre la SFIO, vint apporter son talent oratoire. Le 10 octobre 1937, Baudisson obtenait 558 voix sur 2 507 inscrits. Devenu candidat du Front populaire après le désistement communiste, il l’emportait avec son colistier, le dimanche suivant, avec 1 093 voix. Le sous-préfet estimait alors qu’il « pourrait jouir d’une certaine autorité dans le canton ».
Après la démission du maire de la ville en mai 1939, Baudisson obtint deux voix, le 4 juin 1939, pour son remplacement et aussi, deux voix pour l’élection du quatrième adjoint.
Mobilisé au début de la guerre, en juillet 1940, après sa démobilisation, affecté par le conseil municipal à la commission des travaux, plus spécialement chargée des bâtiments communaux. Entrepreneur à Marseille (Bouches-du-Rhône), démissionnaire, il ne siégea plus à partir du printemps de 1941.
Le 4 décembre 1944, le comité fédéral de la SFIO le félicitait pour son attitude.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article98501, notice BAUDISSON André, Henri, Joseph par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 25 septembre 2019.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 6 2, 7 30 1, 35 1 ; 18 M 88 ; 3 Z 2 10, 15. — Arch. Com. Brignoles. — Presse locale. — Arch. J. Charlot (Centre d’histoire sociale du XXeme siècle. Université de Paris I).

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