BAYLET Léon [BAYLET Calixte, Léon]

Par Justinien Raymond et Antoine Olivesi

Né le 14 octobre 1867 à Lespignan (Hérault), mort le 14 octobre 1942 à Béziers (Hérault) ; professeur ; militant socialiste dans plusieurs départements du Midi ; député de l’Hérault de 1932 à 1936.

Calixte Baylet
Calixte Baylet

Léon Baylet, fils d’un cultivateur de Lespignan (Hérault), professeur au lycée de Nîmes, passa de la démocratie d’avant-garde au socialisme. Il était un des animateurs du groupe politique nîmois « l’Humanité » formé de républicains radicaux que la bataille pour Dreyfus poussa vers le socialisme. Avec lui, Léon Baylet resta, jusqu’à l’unité, en dehors des deux Fédérations socialistes rivales, l’une autonome, l’autre affiliée au Parti ouvrier français (POF). En 1905, il rejoignit la Fédération socialiste SFIO au service de laquelle il mit un grand talent oratoire. Il ne perdait pas contact avec les partis de démocratie bourgeoise dont il côtoyait les hommes à la section nîmoise de la Ligue des droits de l’Homme qu’il fonda, à la Libre Pensée du Gard dont il était le président, à la Franc-maçonnerie.

Aux élections législatives de 1906, toutes les sections socialistes soutinrent sa candidature dans l’arr. d’Uzès bien qu’elle n’eût pas été ratifiée par la Fédération, Léon Baylet ne satisfaisant pas aux conditions exigées d’ancienneté dans le parti. Il recueillit 3 534 voix. En 1907, il paya de sa personne lors de la crise viticole et, en 1908, fut élu conseiller municipal de Nîmes. Cette combativité lui valut d’être déplacé. Nommé au lycée de Bordeaux, il entra à la section socialiste de cette ville et la Fédération girondine en fit son candidat dans la 1re circonscription de Bordeaux en 1910 (4 257 voix) et en 1914 (3 342). En 1912, sur une liste de RP, en compagnie de douze autres socialistes, il devint conseiller municipal de Bordeaux. Mais il fut battu en décembre 1919 avec toute la liste d’A. Marquet, comme il le fut dans le 4e canton pour le conseil général, avec 1 630 voix contre 3 885 au candidat du Bloc national qui l’emporta au second tour.

Nommé professeur au lycée Thiers de Marseille, Léon Baylet, fit campagne pour les candidats SFIO aux élections cantonales de mai 1922, puis fut élu lui-même conseiller municipal de Marseille, en 1925, sur la liste Flaissières ; il fut, le quatrième adjoint de ce dernier, délégué à l’instruction publique, jusqu’en 1929. À cette date, lors de la rupture entre Flaissières et la SFIO marseillaise, Baylet se présenta sur la liste socialiste dirigée par Henri Tasso. Il obtint 26 679 voix au premier tour sur 134 870 électeurs inscrits et ne fut pas réélu. Il était alors professeur honoraire.

Un autre aspect important de son activité fut la défense de la laïcité et la lutte anticléricale laquelle s’était ranimée, à Marseille, vers 1925. Baylet était, en 1926, président de la section de Marseille de la Ligue des droits de l’Homme qui regroupait alors 2 000 membres. Il fit de nombreuses conférences dans le cadre des AIL et aussi en tant qu’orateur de la Fédération départementale de la Libre pensée, dans une inspiration socialiste notamment à l’École socialiste de Marseille en 1923. Il était membre d’honneur du groupe Étienne Dolet.

Le 2 octobre 1925, Baylet participa à une réunion sur la guerre du Maroc, où il se prononça « pour la paix et l’œuvre civilisatrice » rejetant à la fois la solution nationaliste de la droite et l’abandon préconisé par les communistes qui lui apportèrent, du reste, la contradiction. L’année suivante, le 4 juillet, ce furent des membres de l’Action française qui perturbèrent une réunion présidée par Baylet à Aix, en présence de Ferdinand Buisson. Baylet était alors un membre du comité central de la Ligue des droits de l’Homme.

En avril 1927, au congrès fédéral SFIO de Salon, Baylet dénonça la mauvaise foi des communistes dans leur proposition de front unique et se prononça pour une alliance avec les radicaux pour les élections de 1928.

Admis à la retraite en 1929, L. Baylet continua sa vie de militant dans son département natal de l’Hérault. Candidat aux élections législatives dans la 1re circonscription de Béziers en 1928, il recueillit 5 491 voix au premier tour et 7 680 au ballottage et ne fut pas élu. Il prit une revanche sur son vainqueur en 1932 : il l’emporta au deuxième tour par 9 217 suffrages sur 21 578 inscrits contre 7 100 au député sortant Guilhaumon. En 1936, L. Baylet fut battu au premier tour par le candidat radical-socialiste avec 5 609 voix contre 8 501, 1 838 allant au Parti communiste, sur 22 005 inscrits.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article98616, notice BAYLET Léon [BAYLET Calixte, Léon] par Justinien Raymond et Antoine Olivesi, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 5 novembre 2022.

Par Justinien Raymond et Antoine Olivesi

Calixte Baylet
Calixte Baylet

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, VM2/256, 276 et 262, M 6/10802, rapport du 3 octobre 1925, M 6/10805, rapport du 5 juillet 1926 ; M 6/10806, rapport du 3 avril 1927. — Le Petit Provençal, mai 1922, 20 janvier et 22 février 1923, 11 janvier 1933. — Le Radical, 17 mai 1925. — B. Bouisson, L’anticléricalisme à Marseille, op. cit. — Renseignements communiqués par la mairie de Lespignan. — Hubert Rouger, Les Fédérations socialistes, I, op. cit, p. 306 à 354, passim et II, p. 143, 151, passim.

ICONOGRAPHIE : Hubert Rouger, II, op. cit., p. 133.

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