BAZUEL Pierre, dit Papillon

Par Daniel Grason, Jean Maitron

Né le 6 février 1905 à Limoges (Haute-Vienne), mort le 10 février 1941 à Rodez (Aveyron) ; ouvrier dans l’imprimerie ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils de Martial, porcelainier et de Brigitte, née Dupuy, journalière, Pierre Bazuel était le second fils jumeau du couple. Il vint vivre 22 Rue de l’Arbre-Sec (Paul-Vaillant-Couturier) à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Pendant dix ans, il servit dans l’Infanterie de l’armée française. Boucher à la Halle centrale, il adhéra au Parti communiste en 1935. Il travailla à l’imprimerie Paul Dupont à Clichy, devint secrétaire adjoint du rayon de Clichy, chargé des cellules d’entreprises, syndiqué à la CGT, délégué du syndicat.

Envoyé par le Comité d’aide à la République espagnole, il arriva le 12 décembre 1936, fut incorporé à la XIVe Brigade internationale, bataillon Henri Barbusse dont il fut un temps le vaguemestre. Soldat, puis brigadier, il participa aux combats de Jarama, Segovie, l’Escorial, Cruze Verde, Valdemorillo, Cuesta-de-la-Reina, Caspe, Tortosa, fut blessé au bras gauche.

Vaillant dans les combats, vindicatif au repos, portant une « tenue antiespagnole », Pierre Bazuel était indiscipliné. Il manqua trois appels, fut qualifié de « déserteur ». Le 11 avril 1937, la commission des cadres d’Albacete demanda son rapatriement, qu’elle n’obtint pas. En janvier 1938, ayant trop abusé du vin, il se bagarra avec plusieurs civils espagnols, en blessant un. Il rentra en France lors du retrait des Brigades internationales, le 12 novembre 1938. La commission des cadres le qualifia comme « mauvais », le Service d’investigation militaire (SIM) porta sur lui un jugement qui se voulait définitif « Espion ».

Considéré comme un « individu dangereux » en application du décret-loi du 18 septembre 1939, fut-il assigné à résidence ? Au moment de la mobilisation il habitait Châteauponsac (Haute-Vienne). Il combattit dans le 16e bataillon d’infanterie légère, Pierre Bazuel contracta une pneumonie. Il mourut le 10 février 1941 à l’hôpital mixte de Rodez. L’annonce de sa mort fut transmise à la mairie de Limoges avec la mention suivante : « Décédé à Rodez le 10 février 1941, école n° 276/2 brigade de gendarmerie de Rodez du 10 avril 1942 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article98654, notice BAZUEL Pierre, dit Papillon par Daniel Grason, Jean Maitron, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 16 septembre 2013.

Par Daniel Grason, Jean Maitron

SOURCES : Arch. AVER (liste de rapatriés). – Arch. RGASPI 545.6.1043, BDIC Mfm 880/2 bis ; RGASPI 545.6.1044, BDIC Mfm 880/2 bis ; RGASPI 545.6.1071, BDIC Mfm 880/4. Arch. RGASPI 545.6.1038 (Moscou), fiches individuelles, 31 décembre 1937 ; RGASPI 545.6.1038, Inventaire général des Brigadistes de nationalité française, 5 mai 1938. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Limoges, Rodez.

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