BEDEL Omer

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 29 novembre 1875 à Bessières (Haute-Garonne), mort le 25 octobre 1954 à Toulouse (Haute-Garonne) ; chef du service de l’imprimerie à la Poudrerie de Toulouse (Haute-Garonne) ; secrétaire du syndicat CGT de la Poudrerie ; militant du Parti socialiste SFIO.

Fils d’un chapelier et d’une couturière, Omer Bedel milita dès le début du siècle ; il assista comme délégué au XVIIe congrès national corporatif — 11e de la CGT — et à la 4e conférence des Bourses du Travail tenus à Toulouse du 3 au 10 octobre 1910. En 1914, il était secrétaire du syndicat des ouvriers et ouvrières de la poudrerie de Toulouse, groupant 372 adhérents (Voir Berdatxagar F.) Il s’occupait de la trésorerie de l’Union départementale comme permanent. Un rapport de police du 27 mai 1914, le qualifiait d’« antimilitariste et syndicaliste convaincu » (Arch. Nat., F7/13602). Cependant Bedel approuva l’Union sacrée ; mobilisé à la poudrerie, il assura le secrétariat du syndicat pendant toute la guerre et chercha la collaboration avec l’administration. Dans une réunion du personnel, le 8 avril 1916, il déclara « Vous occupez un poste de confiance, il faut y rester. Nous verrons après la guerre. Que diriez-vous si par votre faute [...] vos soldats [...] venaient à se faire tuer par manque de munitions ? » (Arch. Nat. F7/12986).

Sa tâche n’était pas facile en raison de l’afflux d’ouvriers mobilisés et de nouvelles ouvrières ; les effectifs employés passèrent de 4 460 en 1913 à 30 495 fin 1914. Bedel conserva son autorité pendant les deux premières années de la guerre mais en 1917, il ne réussit plus à canaliser le mécontentement. Le 7 mai, plusieurs centaines d’ouvriers et d’ouvrières réunis en assemblée générale, exprimèrent la volonté de se mettre en grève mais le secrétaire du syndicat parvint à faire écarter ce moyen d’action. À la fin du mois, il craignait d’être débordé comme en témoigne ce télégramme adressé à Gervaise, secrétaire national du syndicat des ouvriers de l’État, transmis par le contrôle postal au préfet : « Mécontentement général, ouvriers à bout, demande relèvement salaires, cessation travail possible ; pour l’éviter intention aller Paris voir ministre. » Une nouvelle déléguée, Madame Adoué, infirmière, parvint à faire voter la grève le 12 juin malgré l’opposition de Bedel. Il partit aussitôt à Paris d’où il télégraphia le 14 juin au soir « Accord conclu, donnez ordre reprise du travail ». Des ouvriers critiquèrent cet ordre de reprise donné avant le compte rendu de la délégation, mais le travail recommença dans les jours suivants.

En 1919, Omer Bedel siégeait à la commission consultative du travail au ministère de la reconstruction industrielle et à la commission d’utilisation des Poudreries ; il administrait en outre l’Union des coopérateurs du Sud et du Sud-Ouest. Le secrétaire du syndicat de la Poudrerie conserva jusqu’en 1934 au moins, la trésorerie de l’Union départementale CGT de Haute-Garonne. Son syndicat groupait en 1922, 392 adhérents et en 1929, 310. À cette dernière date, Bedel était secondé par A. Bourthoumieu, secrétaire adjoint et par D. Sutra, trésorier.

Militant socialiste actif, il se présenta sans succès aux élections législatives de novembre 1919. En 1932, il était membre de la commission fédérale des conflits.

En mai 1935, Omer Bedel se présenta sans succès aux élections municipales à Toulouse (Haute-Garonne).

Il s’était marié à Toulouse (Haute-Garonne) le 14 avril 1904.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article98843, notice BEDEL Omer par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 14 novembre 2022.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/12989, F7/13082, F7/13602. — Le Midi socialiste, 1919. — Le Peuple (de Haute-Garonne), 1919. — P. Bouyoux, L’opinion publique à Toulouse, 1914-1918, AUDIR, 1973.

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