ALLIOT Eugène, Alphonse

Par Nadia Ténine-Michel

Né le 12 mai 1898 à Saint Quentin (Aisne), mort le 9 mai 1988 à Labruyère (Oise) ; ouvrier des chemins de fer ; syndicaliste CGTU et militant communiste ; député de Seine-et-Oise (1948-1951).

Fils d’Eugénie Alliot, il quitta l’école sans diplôme et dut entrer jeune en apprentissage. Mobilisé dans l’infanterie à dix-huit ans, il fut décoré de la médaille de Verdun et de la croix de guerre. À son retour, il s’installa dans la région parisienne, et se maria le 16 octobre 1920 à Saint-Denis (Seine devenue Seine-Saint-Denis) avec Amélie Caron avec laquelle il eut deux enfants. Le couple s’établit définitivement en 1928 à Mériel (Seine-et-Oise devenue Val d’Oise).

Ouvrier leveur aux chemins de fer, Eugène Alliot adhéra en 1924 à la CGTU, puis en 1933 au PCF. Militant local très actif, secrétaire du rayon de l’Isle Adam en 1934, il se présenta pour la première fois à une élection municipale partielle à Mériel en 1938. Le 9 mai 1940, il fut condamné par le troisième tribunal militaire de Paris à trois ans de prison, 500 francs d’amende, avec sursis, et à la privation de ses droits civiques pour infraction au décret du 28 septembre 1939 dissolvant les organisations communistes. Interné en septembre 1941 au camp d’Aincourt (Seine-et-Oise), il fut transféré à celui de Voves (Eure-et-Loir) en avril 1942, puis à Pithiviers (Loiret) en novembre 1943 et y resta jusqu’à la Libération. La SNCF avait refusé de prendre des sanctions contre lui. En 1944, il fut nommé maire de Mériel, puis élu conseiller municipal en 1945 alors que la majorité de sa liste était battue. Il mena encore la liste communiste aux élections municipales de 1947 et 1953.

Eugène Alliot fut élu conseiller général de Seine-et-Oise (canton de l’Isle-Adam) le 30 septembre 1945, réélu en 1951, il fut battu le 27 avril 1958, le candidat socialiste s’étant désisté en faveur du centriste.

Candidat à l’Assemblée constituante le 2 juin 1946 en 6e position sur la liste communiste du nord de la Seine-et-Oise, il le fut ensuite aux autres élections législatives de la IVe République et devint député le 7 novembre 1948 quand Antoine Demusois* fut élu au Conseil de la République et libéra son siège de député. Eugène Alliot siégea à la Commission des Affaires économiques, puis à celle de la Famille. Non réélu en 1951, il fut encore candidat aux élections législatives de novembre 1958 et novembre 1962 dans la 8e circonscription de Seine-et-Oise, ainsi qu’aux élections sénatoriales de 1958 et 1959.

Ayant pris sa retraite en 1954, il intensifia encore son activité militante. Membre de la commission de contrôle financier de la fédération du PCF en 1954 et président de celle-ci en 1957 ; il fut désigné, en 1956, meilleur diffuseur de l’Humanité dimanche du département et gagna ainsi un voyage de trois semaines en Union soviétique avec sa femme.

Il fut réélu conseiller général le 15 mars 1964, bénéficiant alors du désistement socialiste et obtenant plus de voix au second tour que le total de la gauche au premier. Après la création du département du Val-d’Oise, Eugène Alliot fut encore candidat suppléant aux élections législatives de 1967.

Ce militant modeste était aussi membre de l’Association républicaine des anciens combattants, de France-URSS et du Mouvement de la paix. Il jouissait d’une popularité personnelle dépassant les limites partisanes, ce qui explique ses résultats électoraux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9929, notice ALLIOT Eugène, Alphonse par Nadia Ténine-Michel, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 26 avril 2023.

Par Nadia Ténine-Michel

SOURCES : Arch. Dép. de l’ancienne Seine-et-Oise et Yvelines, 2 M 30/59. 4 M2/83 ; 1 W 67, 84, 413, 926, 957, 959, 985, 992, 1016, 1020, 1029, 1056, 1097.1104W22, 27, 44, 81, 97, 98, 99, 106, 1201W32. — Arch. comité national du PCF. — DPF, 1940-1968, op. cit. — État civil de Saint Quentin.

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