BERGER Marcel, Albert

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Né le 23 février 1890 à Laval (Mayenne), mort le 8 octobre 1984 à Chatillon-en-Bazois (Nièvre) ; commerçant ; militant socialiste puis communiste de la Sarthe.

Marcel Berger
Marcel Berger

Fils d’un journalier, Marcel Berger, installé au Mans (Sarthe), exerça de multiples métiers : camelot, assureur, chauffeur, soudeur. Selon un rapport de police, il était en 1921, fabriquant de sacs en papier et propriétaire d’un garage. Les listes électorales du Mans le disent voyageur de commerce en 1920-1921 et entrepreneur de fiacre en 1923. Berger fut radical avant de devenir socialiste et, en 1919, il présidait la section du Mans de la Libre pensée. Marié en février 1910 au Mans, il se remaria en octobre 1934 à Paris, VIIe arr., mariage dissout en octobre 1944 et Berger contracta à nouveau le mariage à Paris, XVIIIe arr. en février 1962.

L’évolution politique de M. Berger est mal connue ; le journal de la Fédération socialiste était monopolisé par O. Heuzé, favorable à la droite du parti. Sans doute Berger envoya-t-il des articles en faveur de l’adhésion à la Troisième Internationale mais le directeur de la République sociale de l’Ouest n’insérait que les réponses « rentrant dans le cadre d’une polémique entre militants d’un même parti. Je mets les autres au panier » (5 septembre 1920). La gauche obtint cependant un beau succès au congrès fédéral du 19 décembre 1920. Berger présenta la motion Cachin-Frossard qui recueillit vingt-huit mandats, contre neuf à celle de Longuet et vingt-quatre à la motion Blum. À l’unanimité, M. Berger fut élu secrétaire fédéral et chargé de la direction du journal.

Délégué au congrès de Tours, il fit une intervention remarquée, affirmant : « Pour nos campagnards c’est le programme agraire soviétique qui les a séduits. Pour nos villageois, c’est le dégoût des politiciens socialistes et la faillite du programme de collaboration de classe. Les esprits ont d’autre part évolué et vont carrément au communisme. » Les propos de Berger méritent d’être nuancés : les groupes ruraux avaient assuré le succès de la motion Cachin mais leurs effectifs et leur influence restaient très faibles. Les socialistes sarthois ironisèrent : « Sur quoi t’appuies-tu ? Est-ce sur les deux socialistes de Jupilles ou sur les cinq de Lavardé ? Allons ! veux-tu me dire ce que tu comptes de paysans socialistes et communistes dans les quatre-cent-vingt mille habitants de la Sarthe ? » (La République sociale, 27 mars 1921). Heuzé étant propriétaire de La République sociale, Berger créa un nouveau journal Le Socialiste du Maine. Les effectifs de la Fédération communiste dépassaient quatre cent adhérents.

En mai 1921, Berger fut remplacé au secrétariat fédéral par H. Hurtel. Il s’écarta du Parti communiste et se présenta au conseil d’arrondissement (1re circonscription du Mans), en juin 1922, comme républicain de gauche. Il déclarait alors comme profession constructeur d’habitations à bons marché.

Marié au Mans (Sarthe) le 12 février 1910 avec Irène Bidoye puis à Paris (VIIe arr.) le 16 octobre 1934 et à Paris (XVIIIe arr.) le 3 février 1962 avec sa seconde épouse dont il avait divorcé en 1944, il mourut à Chatillon-en-Bazois (Nièvre) le 8 octobre 1984. Il était père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article99293, notice BERGER Marcel, Albert par Jean Maitron et Claude Pennetier, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 14 avril 2020.

Par Jean Maitron et Claude Pennetier

Marcel Berger
Marcel Berger

SOURCES : Arch. Nat. F7/13014, rapport du 15 mars 1921. — La République sociale de l’Ouest, 1920-1922. — Le Socialiste du Maine, 15 mars 1921 — 1er mai 1921. — Note de Jacques Girault et renseignements fournis par le directeur des Arch. Dép. Sarthe.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable