ALLOT Emmanuel, Paul

Par Jean Maitron, Georges-Michel Thomas

Né le 4 janvier 1893 à Concarneau (Finistère), mort le 6 mars 1975 à Concarneau ; instituteur ; militant socialiste puis communiste ; puis militant syndicaliste CGTU puis CGT.

Fils d’Ambroise Allot, marin pêcheur, et de Francine Le Bihan, Emmanuel Allot fut élève de l’École normale de Quimper et devint instituteur. Marié le 28 juin 1918 à Concarneau à Yvonne L’Haridon, il était le beau-frère de Paul L’Haridon.

Instituteur public à Douarnenez en 1920, il enseigna à partir de 1927 à l’école primaire supérieure de Concarneau puis termina sa carrière comme directeur du cours complémentaire de Château-neuf-du-Faou (Finistère).

Socialiste SFIO, Emmanuel Allot opta pour le Parti communiste en février 1921 mais il se consacra avant tout au syndicalisme. En 1923, après que les syndicats de la Loire et du Rhône eurent assumé la charge de la Fédération unitaire de l’enseignement durant deux années, le bureau fédéral fut confié au Finistère et au Morbihan (voir Jean Cornec) et Emmanuel Allot devint secrétaire à la propagande.

Selon le commissaire de police, il était secrétaire de la section communiste de Douarnenez en juillet 1924. Théo Bernard pense qu’il en fut "vraisemblablement exclu à la fin de l’année 1924".

À partir de 1925, il collabora à la Révolution Prolétarienne et dès le n° 1 de janvier, il publia une remarquable monographie sur la grève de Douarnenez qui avait duré sept semaines. Cette même année il prit part à la campagne contre la guerre du Maroc.

En 1929, Emmanuel Allot participa au mouvement des Normaliens de Quimper, fut élu conseiller municipal de Concarneau et au conseil départemental de l’enseignement primaire au nom de la CGTU (498 voix sur 872 inscrits) en même temps que deux femmes : Josette Cornec et Jeanne Kersalé.

C’est en 1931 qu’Emmanuel Allot, depuis longtemps oppositionnel, quitta la CGTU entraînant « la presque totalité » des 615 membres du Finistère, « le cinquième de la Fédération », puis, au congrès du SNI de Clermont-Ferrand, 3-5 août 1932, il y fit sa rentrée saluée par le congrès. Il y milita dès lors activement et, en 1937, il y exerçait la charge de secrétaire adjoint chargé de l’Éducation sociale ; il était en outre secrétaire de la section départementale de le Fédération générale des fonctionnaires.

En 1944, Emmanuel Allot fut, semble-t-il, écarté de la vie syndicale.

Admis à la retraite, il fut après la guerre secrétaire du syndicat d’initiative de Concarneau.

Son fils Emmanuel (1919-2012), qui ne partageait pas ses idées, devint militant du Rassemblement national populaire (RNP), milicien ; journaliste à Minute sous le nom de François Brigneau, cofondateur et vice-président du Front national.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9939, notice ALLOT Emmanuel, Paul par Jean Maitron, Georges-Michel Thomas, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 23 septembre 2021.

Par Jean Maitron, Georges-Michel Thomas

OEUVRE : Une grève de la "misère". La victoire des sardinières de Douarnenez », La Révolution prolétarienne, janvier 1925.

SOURCES : Arch. Nat. F7/13745, F7/13746 (L’Humanité. 22 septembre 1923) et F7/13749, Quimper, 19 avril 1929. — Arch. Dép. Finistère, série M. — La Révolution Prolétarienne, janvier et mai 1925, mars et avril 1975 notamment. — L’École libératrice, 24 septembre 1932. — Le Monde, 18 avril 2012. — Théo Bernard, La grève des "sardinières et des manœuvres des usines métallurgiques et des fabriques de conserve de Douarnenez" (1924-1945), Mémoire de Master, Institut d’études politiques de Paris, 2015.

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