Par Justinien Raymond
Né le 29 août 1868 à Paris ; allemaniste ; militant socialiste de la Seine avant et après l’unité.
Georges Augustin Bernard était le fils d’un combattant de la Commune, difficile à identifier, qui aurait été blessé deux fois sur la barricade de la rue Basfroi, XIe arr. Né à Paris, rue de Charonne, XIe arr., G.-A. Bernard vécut d’abord dans le XVIIIe arr. où sa famille s’installa alors qu’il était enfant et, dès 1882, il fréquenta les groupes socialistes montmartrois. Il suivit son père dans le sillage de Joffrin.
Il était dessinateur-lithographe quand, en 1885, il adhéra au groupe local de la Fédération des travailleurs socialistes de France (FTSF). Il fréquenta « Le Coup de Feu » qui en était le groupe littéraire et artistique, en fonda lui-même un autre appelé « Le Cercle libre ». Il assistait aux réunions fédérales, 142, rue Montmartre où il côtoya Brousse, Chabert, Joffrin et Allemane. Son activité professionnelle le conduisit quelque temps dans la Somme. Il y participa à la fondation de groupes socialistes et au lancement du journal Le Peuple picard.
La scission de Châtellerault (octobre 1890) survint alors qu’il était soldat depuis plus d’un an. Il rejoignit, à son retour, le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) qui en était issu, sa sympathie étant toujours allée à Jean Allemane. Il fut secrétaire de sa 18e section, et la représenta à l’Union fédérative du Centre. Il appartint au bureau du parti comme délégué de la Fédération des Ardennes et fut quelque temps secrétaire général adjoint. Il était l’un des représentants des Allemanistes à la commission d’unité de 1905.
Il accueillit celle-ci avec joie car, s’il avait participé aux luttes des clans socialistes rivaux dans un des groupes les plus agressifs, il ne méconnaissait pas les frères ennemis, fréquenta les guesdistes dès 1888, lisait leur journal Le Socialiste et, plus tard, il refusa une candidature contre Gustave Rouanet, disciple de Benoît Malon. Il resta, jusqu’en 1930, secrétaire de la 18e section de la Fédération unifiée de la Seine, et fut un temps secrétaire fédéral adjoint. Après avoir participé au congrès d’unité à Paris (avril 1905), G.-A. Bernard représenta la Fédération de la Seine aux congrès nationaux de Nancy (1907), Toulouse (1908), Saint-Étienne (1909), Paris (juillet 1910), Saint-Quentin (1911) et Brest (1913). Il fut le gérant de l’Humanité jusqu’à la scission puis du Populaire, organe de la SFIO dans laquelle il demeura après 1920. Il avait été un des 158 signataires de la motion « pour l’unité internationale » présentée au congrès national de Tours (25-30 décembre 1920). De 1928 à 1930, il appartint à la commission des conflits de la SFIO.
Chargé de la Librairie Populaire, il prit sa retraite en février 1937. Amédée Dunois lui rendit alors hommage dans Le Populaire : « Tu n’as jamais voulu rien être, pas même conseiller municipal, vieil allemano irréductible, pour qui monter en grade c’était trahir un peu. Ah ! tu l’as pratiqué, ce refus de parvenir, sur quoi Albert Thierry, un autre enfant du peuple, fondait l’éthique prolétarienne ».
A-t-il un lien de famille avec Augustin, Georges Bernard, cheminot syndicaliste de quinze ans son cadet ?
Par Justinien Raymond
ŒUVRES : Quelques articles dans le Coup de Feu, La Clameur révolutionnaire, Le Parti ouvrier, La Lutte sociale.
SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., p. 197. — Louis Lévy, Vieilles histoires socialistes, Paris, 1933, 150 p. voir pp. 39, 41 à 44. — Comptes rendus des congrès du Parti socialiste SFIO. — Le Congrès de Tours. Édition critique, op. cit. — Le Populaire, 4 et 5 février 1937. — Notes de Julien Chuzeville.