BERNELLE Adrien, Pierre, Antoine

Adrien Bernelle était le troisième enfant d’une fratrie de quatre, fils de Monique Legrand, et d’Henri Engelbert Bernelle, directeur du comptoir de la Compagnie algérienne à Bougie puis à Constantine. Il passa son enfance en Algérie où sa famille était implantée depuis des décennies : son grand-père paternel, Jules Bernelle, mort en 1893 à Alger, avait été sous-préfet de Bône ; son grand-père maternel, Fréderic Legrand, officier sorti du rang, avait accompli l’essentiel de sa carrière en Algérie, était devenu général sous le Second Empire et avait été tué d’un coup de sabre à la bataille de Rezonville en août 1870.

Mobilisé d’avril 1917 à octobre 1919, Adrien Bernelle fut décoré de la Croix de guerre avec deux citations. Il intégra l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm (section lettres) à la rentrée 1919 sur la liste des anciens combattants, et en sortit en 1921, année où il fut reçu à l’agrégation de grammaire.

Il enseigna les Lettres au lycée d’Alès (Gard) en 1925-1926, de Marseille (Bouches-du-Rhône) de 1926 à 1929, puis Masséna de Nice (Alpes-Maritimes), de 1929 à 1948. Il épousa Xémé Hadjemonkoff le 5 novembre 1932 à Nice.

Il était en mai 1933, secrétaire de la section des Alpes-Maritimes du Syndicat national des professeurs de lycée de la CGT. Cette section adhéra alors à la Bourse du travail de Nice. En 1934, Adrien Bernelle occupait toujours cette fonction.

Promu capitaine de réserve dans l’Infanterie en juillet 1939, Adrien Bernelle fut remobilisé de septembre 1939 à la fin juillet 1940.

Après la guerre, outre son enseignement au lycée, il était assistant de philologie à l’Institut d’études littéraires de Nice. En 1948, il fut muté au lycée Carnot à Paris et y demeura jusqu’à sa mort.

Polyglotte et philologue, excellent connaisseur du slavon et du russe, il collabora à la revue Vie et Langage de 1946 à sa mort, et participa à des recherches de sémantique au Collège de France. Au début des années 1950, il était auditeur à l’Ecole pratique des Hautes études (section des sciences historiques et philologiques). Membre de la Société de linguistique de Paris, il avait rédigé la partie linguistique du Dictionnaire Larousse du XXe siècle (1960) et de la toponymie de l’Atlas général Larousse (1959).

Chevalier de la Légion d’honneur en 1950 à titre militaire, il fut élevé au grade d’officier en 1962. Il résidait 5, rue Sébastien Mercier à Paris (XVe arr.).