ALRIC Joseph [ALRIC Jean, Joseph]

Par Alain Dalançon

Né le 9 juillet 1895 à Castres (Tarn), mort le 15 mars 1983 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ; ouvrier mécanicien puis professeur technique adjoint ; franc-maçon ; militant coopérateur, militant syndicaliste du SPET puis du SNET.

Son père, Jean Alric, était employé à la compagnie des Chemins de fer du Midi, sa mère, née Claire Ramondou, était sans profession à sa naissance. Ses parents habitèrent successivement à La Bastide de Sérou (Ariège) de 1902 à 1908, revinrent à Castres de 1908 à 1912 puis allèrent à Toulouse (Haute-Garonne).

Muni du certificat d’études pratiques industrielles obtenu à l’école pratique d’industrie de Mazamet (Tarn), Joseph Alric commença à travailler comme mécanicien à Montgiscard, près de Toulouse. C’est là que, probablement déjà franc-maçon, les autorités militaires l’enregistrèrent en 1914. Incorporé le 18 décembre suivant au 142e Régiment d’infanterie, il monta au front avec le 164e RI, et fut blessé à la cuisse gauche par balle le 9 juillet 1916 à Biaches, lors de la bataille de la Somme. Il passa en février 1917 au 35e RI et s’embarqua avec le 137e RI pour le front d’Orient, où il fut blessé une seconde fois au pied droit, le 1er août 1918, à Gramsci (Albanie). Promu caporal en décembre 1918, rapatrié en mars 1919, il ne rentra dans ses foyers qu’en septembre suivant. Titulaire de trois citations en 1916 et 1918, il fut décoré de la Croix de guerre avec trois étoiles de bronze.

De retour à la vie civile, Jean Alric se maria le 22 mai 1920 avec Lucienne, Isabelle Chassat, à Sens (Yonne), ville où il allait travailler et militer durant deux décennies. Après avoir repris son métier de mécanicien, il réussit le concours de professeur d’enseignement technique en 1924, ce qui lui permit de devenir contremaître municipal à l’école pratique de commerce et d’industrie de Sens. Il conserva cette fonction lors de la nationalisation de l’EPCI en 1928 et devint, en octobre 1931, professeur technique adjoint. Sur le plan syndical, il fut secrétaire du syndicat des métallurgistes de la ville de 1923 à 1928, puis secrétaire de la section du Syndicat national du personnel de l’enseignement technique et secrétaire du patronage laïque de 1936 à 1940.

Il était aussi très actif dans le mouvement coopérateur auquel il avait adhéré dès 1912 à la coopérative castraise, lors de sa fondation. Membre de la coopérative « l’Économe de Sens » dès son arrivée en 1920, il en devint administrateur en 1924, et la présida de 1924 à octobre 1940. Il présida également la Fédération des boulangeries coopératives de l’Yonne de 1937 à 1940. Durant cette période, il était aussi administrateur de la Fédération de l’Est, et fut élu membre de son comité national en 1935.

Toujours franc-maçon, le gouvernement de Vichy le répertoria en octobre 1941, comme vénérable de la loge du Grand-Orient de Sens, et le mit à la retraite d’office en décembre suivant en tant que membre d’une société secrète. Il dut donc travailler de cette date à 1943 comme agent technique. Puis il habita à Rénazé (Mayenne) où, en 1943-1944, il dirigea la coopérative « La Prolétarienne ».

En octobre 1944, Joseph Alric fut réintégré dans l’Éducation nationale avec reconstitution de carrière, et nommé à l’école nationale professionnelle de Saint-Ouen transférée au boulevard Raspail à Paris (XIVe arr.), où il demeura jusqu’à sa retraite en septembre 1956.

Il milita dès lors au Syndicat national de l’enseignement technique reconstitué, dans la branche « Écoles et services », et fut secrétaire de la section de son établissement. Entre 1948 et 1957, il siégea comme suppléant sur la liste « autonome » à la commission administrative nationale du syndicat, puis comme titulaire. Membre du bureau national à partir de 1947, il exerça la responsabilité de secrétaire adjoint de la section B (PTA), de 1952 à 1956, puis, retraité, de secrétaire uniquement chargé des retraites en 1957. Il continua à appeler à voter pour les listes « autonomes » aux élections à la CA nationale jusqu’en 1962.

Par ailleurs, il fut élu en 1950 membre titulaire du Conseil de l’enseignement technique au titre des catégories des PTA, contremaîtres titularisés, ouvriers instructeurs (1171 voix sur 1261 votants). Réélu en 1954, il siégea au Conseil supérieur de l’Education nationale. Il fut aussi élu titulaire à la commission administrative paritaire nationale des PTA des collèges techniques et ENP en 1952.

Joseph Alric continua à être très actif dans le mouvement coopératif. Président du comité général de l’UDC (Union des coopérateurs) en avril 1949, il fut élu administrateur de la société en 1951 pour une période de dix ans, et, en 1971, à la cessation de ses fonctions, devint président directeur général honoraire de l’Union. En 1961, au congrès de Royan de la BCC (Banque centrale des coopératives), il entra à la commission de surveillance. Il militait aussi à la Mutuelle générale de l’Éducation nationale et à l’Office central de la coopération scolaire.

Joseph Alric avait eu quatre enfants de son premier mariage ; veuf, il se remaria, le 9 février 1976 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), avec Lucette, Alexandrine Grillot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9958, notice ALRIC Joseph [ALRIC Jean, Joseph] par Alain Dalançon, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 25 juin 2022.

Par Alain Dalançon

SOURCES : Arch. Nat. : F17/27258, 27289. — Arch. Dép. Tarn (état civil), Haute-Garonne (registre matricule). — Arch. IRHSES (dont SPET et SNET, Le Travailleur de l’enseignement technique). — JO, lois et décrets, 10 octobre 1941, p. 4459. — DBMOF t. 16 (renseignements fournis par l’intéressé). — Notes de Jacques Girault.

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