BERTHAUT Constant, Clément, Aubin

Par Justinien Raymond

Né le 1er mars 1847 à Crécy-sur-Serre (Aisne), mort le 16 mai 1917 ; facteur de pianos et orgues ; ancien combattant de la Commune de Paris ; secrétaire de la Chambre syndicale de sa profession ; président de la section des Métaux du conseil des prud’hommes de la Seine ; militant du POSR puis du Parti socialiste unifié SFIO ; conseiller municipal du quartier de Belleville (4 mai 1890 – 16 mai 1917).

Venu jeune à Paris, Constant Berthaut y exerçait la profession de facteur de pianos et fut membre de la chambre syndicale qui groupait facteurs d’orgues et de pianos. Il dirigea la grève des facteurs en 1882 ; prudhomme ouvrier en 1885 et 1887, il fut élu vice président du conseil des prudhommes de sa spécialité.

Il combattit l’Empire, appartint à la Garde nationale pendant le siège de Paris et aurait combattu parmi les Fédérés pendant la Commune. Il entra dans les groupements socialistes du XXe arr. en 1880 et, avec eux, demeura dans la Fédération des Travailleurs socialistes de France séparée des guesdistes au congrès de Saint-Étienne (septembre 1882). Il fut membre du conseil national de la FTS de 1885 à 1888. En octobre 1890, quelques semaines après le congrès de Châtellerault, où il était demeuré, il rallia Jean Allemane au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR) détaché du parti possibiliste. En 1896, avec d’autres élus parisiens, il se rebella contre les servitudes financières que lui imposait son parti : sur une indemnité de conseiller municipal de six mille francs par an, il devait lui en abandonner deux mille. Il était alors veuf et père de deux enfants. Il renia la démission en blanc signée selon la règle allemaniste avant son élection, et, avec son collègue Faillet et les députés Groussier et Dejeante, il constitua l’Alliance communiste (février 1897). Avec elle, il combattit aux côtés du Parti socialiste révolutionnaire, entra en novembre 1901 au Parti socialiste de France et dans la SFIO en 1905. Au congrès socialiste de la salle Japy (décembre 1899), il représenta la 1re circonscription du XXe arr. de Paris. En 1901, il représenta la Seine au congrès de Lyon. En 1904, il fut délégué au congrès du PS de F à Lille.

En 1889, candidat aux élections législatives dans la deuxième circonscription du XXe arr. de Paris, Berthaut recueillit 1 486 voix. L’année suivante, dans le quartier de Belleville où il demeurait rue des Maronistes puis 57 rue de la Mare et 116 rue des Couronnes après 1890 quand il fut élu au Conseil municipal au second tour comme candidat de la FTS en remplacement de Jean-Baptiste Dumay élu député en 1889. Sur 10 763 inscrits, il groupa au premier tour 2 150 suffrages. Il sera réélu en 1893 comme candidat du POSR avec 42,37 % des voix, en 1896 comme candidat de l’ACR avec 54,24 % des voix, en 1900 comme candidat du PSR - ACR avec 60 % des voix, soit respectivement 4 598, 5 730 et 6 490 voix sur un nombre d’inscrits sensiblement égal. Alors que ce nombre dépassait 11 000 lors de ses réélections de 1904 (candidat du PS de F), de 1908 et 1912 (candidat de la SFIO), le total de ses suffrages diminua régulièrement de 5 161 à 4 998 et 4 852. Avant d’entrer à l’Hôtel de Ville, il gagnait de 75 à 90 F par semaine. Il présida longtemps la sixième commission de l’Hôtel de Ville (Eaux et Égouts). Il siégea à l’Hôtel de Ville jusqu’à sa mort.

Le dossier de police Ba 959 le note comme franc-maçon en avril 1890.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article99622, notice BERTHAUT Constant, Clément, Aubin par Justinien Raymond, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 26 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. PPo., F a/1 068. — Notes biographiques, op. cit., Bibl. Nat. 4°, Ln 25/667 (1-2). — Hubert-Rouger, La France socialiste, p. 393. — Les Fédérations socialistes III, pp. 136 à 184, passim — Maurice Charnay, Les Allemanistes, in Histoire des Partis socialistes en France, sous la direction d’Alex. Zévaès, Paris, 1912, pp. 77-78. — M. Poujade, Les Allemanistes à Paris, DES, Paris. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979.

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 393.

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