BERTIN Jules, Gabriel

Par Jacques Girault

Né à Salernes (Var), le 21 juillet 1886, mort à Draguignan (Var) le 18 mai 1959 ; malonnier ; socialiste ; conseiller municipal de Salernes.

Fils d’un ouvrier malonnier (fabricant de tomettes), Jules Bertin, baptisé, suivit un enseignement religieux auprès de sa mère, issue d’une famille catholique pratiquante. Il préféra rester à Salernes comme ouvrier malonnier plutôt que d’aller occuper un emploi de bureau à Marseille. Après son service militaire en Tunisie, il se maria religieusement en avril 1911 et eut trois enfants dont deux disparurent prématurément. Laïque, républicain et libre penseur comme son père, il fut un partisan de Clemenceau, alors élu du Var.

Mobilisé au 68e bataillon de chasseurs alpins, Bertin combattit au front pendant la guerre de 1914-1918. Il fut élu conseiller municipal comme socialiste SFIO à Salernes, le 2 mai 1925, avec 323 voix sur 660 inscrits. Malgré ses bonnes relations avec le secrétaire de la section socialiste, l’instituteur Charles Sandro (bonnes relations d’autant plus que la sœur de Bertin était institutrice), il ne désapprouva pas le maire Gabriel Esbérard qui quitta la SFIO lors de l’élection au conseil général. Réélu le 5 mai 1929, avec 310 voix sur 669 inscrits, il était compté par le préfet au nombre des socialistes SFIO ce qui n’est pas prouvé. Après l’échec du maire au conseil général, il démissionna avec les autres conseillers en novembre 1931. Il ne fut pas réélu ; une liste où figuraient quelques socialistes et des communistes derrière le nouveau conseiller général radical-socialiste l’emporta. Le 20 décembre 1931, il obtenait 164 voix sur 686 inscrits. Il disparut de la vie politique du village mais resta fidèle aux idées socialistes sans faire partie de la SFIO.

Pendant son mandat, Bertin contribua à créer un institut de plein air pour enfants déficients et cas sociaux (devenu Institut médico-pédagogique du Haut-Var). Il fut aussi un des fondateurs de l’hospice de Salernes.

Bertin avait hérité d’une petite propriété et comme beaucoup d’ouvriers malonniers, se partageait entre ce travail et l’exploitation agricole. Il était membre des coopératives vinicole et agricole, des divers syndicats agricoles, de la coopérative de consommation, « Les Coopérateurs du Midi ». Il occupa aussi une place importante dans les organisations de loisirs (Union musicale salernoise, comité des fêtes, sociétés de pêche et de chasse).

Pendant la guerre, Bertin dont un des gendres était prisonnier et l’autre entretenait des relations avec les Résistants du Haut-Var, fut envoyé quelque temps au camp de travail de Bormes (Var).

Il fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article99732, notice BERTIN Jules, Gabriel par Jacques Girault, version mise en ligne le 3 novembre 2010, dernière modification le 23 mai 2020.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 2 M 7 30 3, 31 1, 32 1, 3. — Renseignements fournis par son petit-fils, Jean-Claude. Belouin, instituteur à Salernes.

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