AMAND René [AMAND Désiré, René]

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

Né le 7 avril 1906 à Iteuil (Vienne), mort en déportation le 15 novembre 1942 à Auschwitz-Birkenau ; ouvrier charcutier puis métallurgiste ; militant communiste de la Vienne.

René Amand, Josiane et Denise.
Collection Jean Amand.

René Amand était fils d’un tueur aux abattoirs de Poitiers, militant du Parti socialiste SFIO. Dans son autobiographie rédigée pour la commission des cadres en 1938, il décrivait ses pérégrinations d’ouvrier charcutier depuis l’âge de onze ans : « Depuis la guerre, j’ai travaillé à Poitiers chez des patrons et par intermittence chez mes parents jusqu’en 1926 date à laquelle je suis parti au régiment de 1927 à 1929. J’ai travaillé à Niort de 1929 à 1934, à Châtellerault de 1934 à 1935, à Cartoune [?] et Bagnères de Luchon (Haute-Garonne) [...] c’est depuis mon retour à Poitiers que je travaille dans la métallurgie. » Il fut monteur en accumulateur et en charpentes métalliques avant d’être touché par le chômage en 1937. Après avoir milité au SRI (Secours rouge international) à partir de 1932, René Amand adhéra au Parti communiste en juillet 1935. Il était lecteur de L’Humanité depuis l’âge de douze ans. Secrétaire de la seconde section communiste de Poitiers et membre du comité régional, il avait été l’un des organisateurs de la réunion du 7 novembre 1937 au cours de laquelle il fut désigné comme secrétaire administratif du bureau régional. Très sportif, motard, champion de boxe, il impressionnait par sa taille et son allant. Il était d’ailleurs président d’une société de boxe et tenait la première place lors des manifestation contre les Croix de feu.

Il suivit, en février 1938, avec Marcel Couradeau, les cours de l’École interrégionale Vienne-Haute-Vienne-Creuse. Il fut jugé apte à parler en public, dévoué, actif, sérieux mais « superficiel ». L’année suivante, il participa à l’école centrale du PC.

Interné à Magnac-Laval (Haute-Vienne), de retour à Poitiers, il participa à la reconstitution du Parti communiste. René Amand fut arrêté le 23 juin 1941. Interné à Poitiers puis à Compiègne, il fut déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz-Birkenau où il mourut le 15 novembre suivant.

René Amand s’était marié en août 1938 au Blanc avec Denise Thuillier, couturière. Ils eurent trois enfants dont l’un Michel Amand milita à la CGT et au Parti communiste en étant adjoint au maire de Poitiers. Sa sœur Anaïs et son beau-frère, Marcel Lavigne, furent arrêtés le 25 mars 1942. Marcel Lavigne fut fusillé comme otage au Mont-Valérien, le 21 septembre 1942, et Anaïs Lavigne déportée à Auschwitz le 24 janvier 1943, dans le convoi des « 31000 ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article9985, notice AMAND René [AMAND Désiré, René] par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 10 octobre 2008, dernière modification le 5 juillet 2022.

Par Claude Pennetier, Nathalie Viet-Depaule

René Amand, Josiane et Denise.
Collection Jean Amand.

SOURCES : Arch. RGASPI, Moscou, 495 270 3642 : dossier personnel contenant une autobiographie de 1938 ; 517 1 1887. — Secrétariat d’État des Anciens combattants et victimes de guerre. — Notes d’Alain Léger, de Claudine Cardon et de Jean-Pierre Ravery..

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