Maitron patrimonial (2006-2024)
Née le 28 octobre 1909 dans le département de Fukuoka ; morte le 13 juillet 1934 à Tōkyō. Militante communiste.
Fille cadette d’un riche fabricant de sake (alcool de riz japonais), TAKASHIMA Mato naquit à Aikawa dans le district de Mitsui, département de Fukuoka (Aikawa dépend aujourd’hui de la municipalité de Kurume). Après avoir obtenu, au mois de mars 1926, le diplôme de l’école supérieure de jeunes filles de Kurume, elle se rendit à Tōkyō, où elle s’inscrivit à la section des lettres de l’Université féminine Nihon. Au cours de ses études dans cet établissement, TAKASHIMA Mato participa aux activités de l’Union des étudiants (Gakusei rengō, ou Gakuren) et adhéra aux Jeunesses communistes. Ayant obtenu son diplôme universitaire, elle entra en juillet 1930 au service d’organisation de la rédaction de Musan seinen (La Jeunesse prolétarienne), l’organe central de la Fédération japonaise des Jeunesses communistes (Nihon kyōsan seinen dōmei), service dont elle devint la responsable au mois d’avril 1931. Elle parcourut alors divers départements, dont ceux de Gunma et Chiba, organisant des groupes de lecture. A Chiba, en particulier, elle mit sur pied trois cellules des Jeunesses communistes, celle de l’Université de médecine, celle des chemins de fer privés Keisei et celle des chemins de fer nationaux. Hospitalisée en 1931 et durant l’année suivante en raison d’une hémorragie pulmonaire, elle s’échappa de l’hôpital avec l’aide de son frère aîné Nichirō et revint à ses activités clandestines. Après avoir adhéré au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō), TAKASHIMA Mato devint responsable de la section des questions agricoles au sein de la Fédération japonaise des jeunesses communistes (Nihon kyōsan seinen dōmei). Au lendemain de la répression massive du 30 octobre 1932, qui vit l’arrestation de quelque 1 500 militants, elle consacra toute son énergie à la réorganisation du mouvement. Au mois de mars 1933, elle organisa à Chōshi, dans le département de Chiba, une réunion des représentants de la section des questions agricoles de la Fédération des jeunesses communistes pour les régions du Kantō (Tōkyō) et du Tōhoku (Nord-Est du Japon). Vers la fin du même mois, aussitôt après qu’elle eût conçu des soupçons sur la personne d’un certain OIZUMI, lequel était en effet un espion infiltré dans le Comité central du Parti communiste, la police politique fit irruption dans son logement de Shinjuku sanchōme (Tōkyō). Elle tenta de fuir en sautant par la fenêtre du premier étage mais fit une mauvaise chute et eut la moelle épinière atteinte en plusieurs endroits. Très gravement blessée, elle resta paralysée de la moitié inférieure du corps. Elle lutta cependant contre la mort, qui l’emporta quelques mois plus tard dans sa maison de Koishikawa à Tōkyō. Elle avait vingt-quatre ans.
Maitron patrimonial (2006-2024)
SOURCES : YAMAGISHI Isshō, Kakumei to seishun (Jeunesse et révolution), 1970.