TAKATSU Seidō

Maitron patrimonial (2006-2024)

Né le 20 avril 1893 dans le département de Hiroshima. Supérieur d’un temple bouddhique puis militant communiste ; membre du Parti socialiste depuis la fin de la guerre, et membre de la Chambre des représentants.

Né à Hawaizumi, district de Mitsugi, dans le département de Hiroshima, TAKATSU Seidō était le fils aîné du supérieur du temple Nankō, affilié à l’école Honganji de la secte bouddhiste Shinshū. Après avoir perdu de bonne heure son père et sa mère, il fit ses études primaires, jusqu’à l’obtention de son diplôme, en logeant dans la famille de sa mère et chez un dignitaire du temple. A l’âge de dix-huit ans, désireux de suivre les traces de son père, il se rendit à Kyōto pour y étudier le bouddhisme à l’école Masanori. Reçu à vingt et un ans à l’examen de prêtrise du temple Honganji, il devint, à la suite de son père, supérieur du temple Nankōji. Au cours de son séjour à Kyōto, cependant, son intérêt pour la réforme bouddhique qui se dessinait alors dans cette ville, s’était mué graduellement en intérêt pour les réformes politiques. Aussi TAKATSU Seidō quitta-t-il en 1918 le temple dont il avait la charge pour se rendre dans la capitale en compagnie de sa jeune épouse. Il s’y inscrivit en section de philosophie à la Faculté de Lettres de l’Université Waseda, où il fit partie d’un club de rhétorique intégré à l’université, la Société de l’éloquence (Yūben kai). En dehors de ses études, TAKATSU Seidō fréquentait également les membres d’un groupe anarchiste, la Société du vent du nord (Hokufū kai). En février 1919, il fonda, avec plusieurs camarades de la Société de l’éloquence, acquis aux idées de gauche, dont WADA lwao et INAMURA Ryūichi, la Fédértion du peuple (Minjin dōmeikai). Mais dès le mois d’août de la même année, WADA et INAMURA se séparèrent de la Fédération pour organiser, sous la direction du professeur KITAZAWA Shinjirō, la Fédération des bâtisseurs (Kensetsusha dōmei). TAKATSU Seidō leur répondit en fondant de son côté, en compagnie de TAKASE Kiyoshi et KAWAI Yoshitora, la Société des hommes de l’aube (Gyōmin kai). Dès lors, il se consacra au mouvement socialiste. En août 1920, il fut choisi pour représenter la Société des hommes de l’aube (Gyōmin kai) au comité préparatoire de la Fédération socialiste du Japon (Nihon shakaishugi dōmei). Ses diverses activités politiques furent à l’origine de son renvoi de l’université Waseda en novembre 1920. En janvier de l’année suivante, il participa au lancement de la revue Rōdō undō(Le Mouvement ouvrier), regroupant anarchistes et communistes, à laquelle collaborèrent également ŌSUGI Sakae et KONDŌ Eizō. Au mois d’avril, TAKATSU Seidō joua un rôle dans la constitution du comité préparatoire de la section japonaise du Comintern. En novembre de la même année eut lieu l’affaire dite « du Parti communiste des hommes de l’aube », Les membres du groupe communiste « Société des hommes de l’aube » (Gyōmin kai), fondé par TAKATSU Seidō deux années plus tôt, avaient collé et distribué des affiches et des tracts antimilitaristes sur lesquels figurait la mention « Quartier général du Parti communiste (Kyōsan tō) ». Arrêté, TAKATSU Seidō fut condamné à huit mois de prison ferme. Peu après sa libération, il adhéra au Parti communiste japonais (Nihon kyōsan tō) dès la fondation de ce dernier en juillet 1922. Il fut désigné comme secrétaire aux affaires générales, et participa, au cours de l’année 1923, aux deux congrès d’Ichikawa et Shakujii. Juste avant l’arrestation générale de juin 1923 (« Première Affaire du Parti communiste »), TAKATSU Seidō s’enfuit à l’étranger et gagna l’Union soviétique via Shanghai. Il revint cependant au Japon dès l’année suivante, fut arrêté et condamné à dix mois de prison ferme. Après sa libération il s’opposa à partir de 1927 à FUKUMOTO et se retira du Parti communiste. (Le « fukumotoïsme », dénoncé par le Comintern comme opportunisme de gauche, prônait la nécessité de distinguer les « vrais » communistes des « faux », tout en insistant sur le fait qu’un front ouvriers-paysans devrait combattre la démocratie bourgeoise ; cette théorie joua pendant quelque temps un rôle dominant au sein du Parti communiste japonais). TAKATSU Seidō adhéra ensuite au Parti des ouvriers et des paysans (Rōdō nōmin tō), qui devait bientôt être interdit. Il retourna alors à Hiroshima où il créa bientôt un parti local, le Parti prolétarien du Chūgoku (Chūgoku musan tō), qu’il représenta comme candidat officiel aux élections générales de 1930, mais sans succès. Par suite des fusions successives du Parti prolétarien du Chūgoku (Chūgoku musan tō), TAKATSU Seidō fit partie du Parti national populaire (Zenkoku Taishū tō) puis du Parti national populaire ouvrier-paysan (Zenkoku rônô Taishū tō). Au mois de novembre 1931, il organisa la Fédération antireligieuse japonaise (Nihon hanshükyô dōmei), affiliée à ce dernier parti. Par la suite, TAKATSU Seidō appartint à l’Ecole marxiste Rōnō (Rōnōha) et occupa successivement les fonctions de membre permanent du comité du Conseil prolétarien ouvrier-paysan (Rōnō musan kyōgikai) en 1936, membre du Comité central du Parti prolétarien japonais (Nihon musan tō) en 1937, et enfin président de l’Union de ce parti pour la ville de Tōkyō, également en 1937. Au mois de décembre, il fut arrêté à la suite de l’« Affaire du front populaire » (répression du mouvement pour un front unifié). Après la guerre, TAKATSU Seidō prit part à la fondation du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō), où il fut membre de l’exécutif du Comité central. A l’occasion du IIIe congrès (1948), il fut nommé inspecteur de la comptabilité. Lors des élections générales d’avril 1947, il se présenta dans une circonscription de Hiroshima et fut élu membre de la Chambre des représentants. Il fut réélu à trois reprises, en 1953, 1955 et 1960. Depuis 1957, TAKATSU Seidō est conseiller du Parti socialiste japonais (Nihon shakai tō).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/takatsu-seido/, notice TAKATSU Seidō par , version mise en ligne le 29 juillet 2022, dernière modification le 19 juin 2024.

Maitron patrimonial (2006-2024)

ŒUVRE : Musan kaikyū to shūkyō (La Classe prolétarienne et la religion), 1929.

SOURCES : « Hata wo mamorite » (Protéger le drapeau), dans la revue mensuelle Shakaitō (Parti socialiste), n° 55 à 63, 1962.